La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), selon le gouverneur, ne ménage aucun effort pour que le crédit soit accessible à l’ensemble des populations et des agents économiques. Entre autres initiatives, M. Tiémoko Meyliet Koné a évoqué hier, en marge de la réunion du Comité de politique monétaire (Cpm), la mise en place du Bureau d’information sur les crédits (Bic) et d’un programme permettant aux Pme d’accéder aux crédits bancaires.

L’accès aux crédits bancaires pose un énorme problème dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Face à cette situation, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest a entrepris un certain nombre d’initiatives. Entre autres, le gouverneur de la Bceao évoque la mise en place du Bureau de l’information sur le crédit (Bic) et le programme de refinancement des banques commerciales accordant des crédits aux Petites et moyennes entreprises (Pme). Le gouverneur de la Bceao explique : «Nous avons mis en place le Bic qui doit permettre à chaque banque d’avoir le plus d’informations possibles sur sa clientèle et dans ce cas, de faire un taux qui est compatible avec le risque qu’il prend avec ses clients. Mais si les banques ne l’appliquent pas, elles ont tendance à faire payer à l’ensemble des clients des taux qui ne reflètent pas la réalité des risques qu’elles prennent. C’est pour cela qu’on a créé le Bic et on encourage le système bancaire à se référer au Bic, à inscrire leurs clients pour avoir la cote du client sur le Bic. Car, quelqu’un qui paie normalement, tout ce qu’il a comme engagement, il n’y a pas de raison pour qu’on ne lui fasse pas confiance. Et si on lui fait confiance, on doit pouvoir lui appliquer des taux qui lui permettent de faire progresser ses activités.»
Sur le programme permettant aux Pme d’accéder aux crédits, M. Tiémoko Meyliet Koné indique : «Nous avons mis en place un programme pour que les Pme puissent accéder aux crédits bancaires, en faisant en sorte que les risques soient pris par plusieurs personnes, notamment les banques et la Bceao. Si les banques financent les Pme, nous les refinançons. Cela veut dire que si elles font x crédits, nous prenons une partie en charge pour leur permettre de continuer l’activité de crédit dans ce domaine». «Nous faisons ce qu’il faut faire pour que le crédit soit accessible à l’ensemble des populations et des agents économiques», a déclaré M. Koné, par ailleurs président du comité de politique monétaire de la Bceao.
Il rappelle que le taux de base de la Banque centrale, c’est 2,5%. Mais il y a un minimum et un maximum. Le taux maximum est 4,5%. A son avis, ce n’est pas ce taux qui crée des difficultés. «C’est le taux de sortie des crédits au niveau du système bancaire qui pose peut-être problème à l’accroissement de l’activité et ce que nous conseillons, c’est que ces taux, au fur et à mesure, baissent», dit-il.
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