Couronné pour la sixième fois champion d’Afrique de beach soccer, le capitaine et gardien des Lions, Alseyni Ndiaye, parle des titres remportés en y ajoutant une dose de souvenirs et d’anecdotes succulentes. A savourer…Remporter la Can chez nous : du rêve à la réalité

«La Can que nous que nous venons remporter chez nous est la Can qui me fait le plus plaisir. Parce que c’est un trophée remporté chez nous, devant le Peuple sénégalais. Ce trophée gagné chez nous je le mets au-dessus de tous les autres. Comme je disais avant la compétition, cette Can est spéciale pour nous. On priait toujours de pouvoir l’organiser chez nous et de la remporter. C’est donc un rêve qui s’est réalisé.»

Retour sur le tournoi
«Beaucoup de personnes pensaient que cette Can devait être une formalité pour nous, on devait venir la remporter facilement dans la mesure où c’est une compétition qui s’est déroulée sans le Nigeria et la Côte d’Ivoire. Les gens pensaient que nous étions venus pour remporter facilement le trophée. Nous étions conscients de l’enjeu. Lorsque nous faisions face au Maroc, beaucoup de personnes prédisaient une victoire facile. Nous étions à deux doigts d’une élimination par les Marocains en demi-finale. Si nous n’avions pas de la détermination et de la concentration, nous n’allions pas nous en sortir. La pression qui repose sur les joueurs est plus lourde à porter en demi-finale qu’en finale. Parce qu’une fois que tu es finale tu te dis je suis qualifié pour la Coupe du monde. Une finale se dispute en un seul match. On ne la joue pas, on la gagne.»

Fatma Samoura dope l’équipe à la Can 2016
«L’autre Can qui m’a marqué est celle de 2016. Parce que c’était la première fois que Fatma Samoura assiste à une finale en tant que Secrétaire générale de la Fifa. Je dirais qu’elle faisait partie des supporters sénégalais qui étaient moins nombreux que les supporters du Nigeria qui avaient occupé le stade dans sa quasi-totalité. Notre détermination et l’engagement que nous avions m’a marqué. La présence de Fatma Samarou a décuplé notre motivation. Comme d’ailleurs la finale de samedi avec la présence des Lions du football qui nous ont motivés davantage. Nous les en remercions. Devant les Sadio Mané, Kalidou Koulibaly et autres, nous n’avions pas le droit de décevoir. Ce fut une surprise de les voir à nos côtés. Nous remercions Aliou Cissé, coach de l’équipe nationale A, pour ce geste. Leur présence au stade relève d’un acte très fort en venant soutenir leurs jeunes frères. C’est ça le Sénégal. Si les cœurs sont unis, rien ne pourra empêcher le Sénégal de remporter des trophées. D’où l’invite que nous lançons aux Sénégalais à s’unir derrière les Lions du foot pour remporter la prochaine Can au Cameroun.»

Première Can en Afrique du Sud en 2007
«Ma première Can, je l’ai disputée en 2007 à Durban, en Afrique du Sud. J’avais 17 ans à l’époque. On disait que je n’avais pas encore l’âge requis pour garder les buts de l’Equipe nationale. On disait que le beach soccer se joue à 18 ans. Mais finalement j’ai eu l’aval de «Beach Soccer Worldwide» pour pouvoir disputer cette Can. Et là comme par hasard, j’ai fini meilleur gardien de la Can. C’est ce souvenir que je garde de cette Can en Afrique du Sud. Je rappelle même lorsque nous étions partis jouer la Coupe du monde, les gens se moquaient de moi. On demandait à notre coach pourquoi il me faisait jouer. La Coupe du monde s’était disputée au Brésil. Nous sommes parvenus à nous qualifier en quart de finale pour notre première participation à une Coupe du monde.»

«Notre première compétition, en 2007, nous n’étions pas branchés»
«En 2007, notre première compétition, nous n’étions pas branchés. Déjà dans l’hôtel où nous logions, à l’heure de manger, nous mélangions les plats d’entrée avec les gâteaux et les autres aliments pour les manger tous en même temps (rire). Nous ne comprenions rien des bonnes manières. Nous ne savions pas comment ouvrir les portes de nos chambres avec les cartes. On sollicitait de l’aide. Mais maintenant, nous sommes tous devenus des personnes branchées (éclat de rire).»

«En 2012, ma rencontre avec Dida, les gants…»
«En 2021, le Barça m’avait sélectionné pour la Ligue des Champions. J’ai croisé le Brésilien Dida, l’ancien gardien du Milan Ac, qui m’a offert deux paires de gants que je garde toujours. C’est un souvenir que je garde toujours. C’était un rêve de croiser un gardien que j’avais l’habitude de suivre à la télévision.»

Un départ-catastrophe pour la Can 2008
«La Can 2008 constitue l’une des Can qui m’ont le plus marqué. Il n’y avait plus de Fédération au Sénégal. A la place, il y avait un Comité de normalisation. Si je me rappelle bien. C’est à partir du siège de la Fédé de foot que nous nous sommes rendus à l’aéroport pour aller jouer cette Can. L’épouse de Chita nous avait préparé à manger. Elle nous avait ramené un bol de riz au siège avant le départ pour l’aéroport (Yoff). C’est à bord de taxis que nous avions quitté le siège de la Fédé. Je me rappelle bien, nos équipements étaient mis dans des sachets (rire). Chaque joueur a sollicité un émissaire pour aller lui prendre son sac chez lui. Amadou Diop était l’entraîneur de l’équipe. C’était vraiment un départ-catastrophe. Mais à l’arrivée nous avons remporté cette Can qui s’était disputée à Durban (Afrique du Sud). En 2007, nous étions finalistes contre le Nigeria qui a remporté le trophée. En 2008, nous avons repris le trophée.»

Pensées pieuses pour Daouda Badji et Abdou Karim Samba
«La Can 2018 que nous avions remportée en Egypte, nous l’avions disputée en ayant une forte pensée pour Daouda Badji, un délégué fédéral avec qui nous avions l’habitude de faire nos campagnes depuis 2015. Avant la Can de 2018, Daouda Badji est arraché à notre affection. C’est pourquoi nous lui avions dédié le trophée remporté en Egypte. Son décès a laissé un vide parmi nous. Le trophée 2021 que nous venons gagner chez nous, nous le dédions à Abdou Karim Samba. Un gardien de but qui a disputé la Coupe du monde 2017 aux Bahamas. C’est en se préparant pour aller s’entraîner, qu’il est décédé des suites d’une crise cardiaque. Paix à son âme.»