Attributaire d’un financement sous forme de «prêt sans intérêt» de la part de la Fondation Sococim, le Gie Sœurs jumelles, spécialisé dans la transformation des produits locaux, voit de nouvelles opportunités s’ouvrir. «On espère désormais atteindre les 500 kg de production par jour ; ce qui va nous ouvrir davantage sur l’exportation, parce que nous allions quantité et qualité maintenant», s’est réjouie vendredi Fatou Meïssa Dia, présidente du Gie dont la production journalière gravitait «autour de 200 kg». S’exprimant à la réception du chèque, la présidente s’est plainte des conditions d’accès au crédit auprès des institutions de crédit qui ne favorisent pas la viabilité de leur activité. «A cause de la caution, des intérêts, sans compter les frais de dossier, les femmes transformatrices ne peuvent se permettre d’aller vers les banques pour des financements», a-t-elle fait savoir, magnifiant ainsi, à juste titre, le financement sans intérêt qui va leur permettre de s’équiper. «On a des partenaires à qui nous devons livrer 2 à 3 tonnes par mois, mais avec comme seuls outils un moulin et une décortiqueuse, c’était très difficile. Du matin au soir, les femmes du groupement étaient ainsi en train de moudre, tamiser, sécher et cela demandait beaucoup d’énergie et de temps», a expliqué Mme Dia, par ailleurs vice-présidente de l’Association pour la promotion et la valorisation des produits locaux (Aproval). «Nous nous sommes ouvertes alors à la Fondation Sococim pour un financement, afin d’acquérir un émotteur et un séchoir ; c’est la raison de ce chèque de 4,8 millions de francs Cfa que nous recevons aujourd’hui», a-t-elle poursuivi.
Le Gie avait reçu en 2016 un premier financement de la fondation de la cimenterie de Rufisque pour un montant de 2,7 millions de francs dans les mêmes conditions. Elle a par ailleurs exhorté l’Etat à accompagner davantage les femmes transformatrices. «Dans chaque pays, c’est le consommer local qui fait avancer. Nous, femmes transformatrices, devons bénéficier de subventions de l’Etat pour avoir de la matière première à suffisance et à toute période et des équipements adéquats», a-t-elle plaidé.
«C’est un honneur pour nous d’accompagner des femmes qui ont envie de travailler, qui font des efforts pour améliorer leurs conditions de vie», a réagi Patricia Diagne, administratrice de la Fondation Sococim, notant dans la lancée «une volonté nationale de promouvoir le consommer local». Il faudra, selon elle, une matérialisation de cette volonté nationale à travers une chaîne de valeurs, offrant d’amont en aval de très bonnes conditions de prix et de qualité des produits.
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