Benno : s’organiser pour la reconquête

L’élection présidentielle de février 2024 approche à grands pas. Ce qui occasionne un bouillonnement sur l’échiquier politique.
En effet, les formations politiques rivalisent d’ardeur pour rallier le maximum d’électeurs à leur cause. Dans ce sillage, Monsieur Amadou Ba a été désigné candidat de notre coalition : la Coalition Benno bokk yaakaar.
A partir de ce moment, ce qui importe pour nous, responsables de cette grande coalition, c’est de bien camper le contexte pour mieux s’organiser, avant de s’orienter vers les populations pour solliciter leur suffrage.
Il est de notoriété publique qu’après les revers subis aux Locales et aux Législatives dans certaines localités, nous devons aller à la reconquête des bastions perdus, gage de notre succès au soir du 25 février 2024.
Voilà le contexte dans lequel se trouve notre coalition. S’entêter dans le déni, c’est entretenir les germes d’une probable déconvenue.
Au demeurant, il ne faudrait pas que l’on soit borné par des mobilisations tape-à-l’œil caractérisées par une course effrénée au parrainage et au positionnement -repositionnement. C’est forts de toutes ces raisons que nous disons que les faux pas des Locales et des Législatives, avec leur mauvais casting dans le choix de l’équipe de campagne, doivent être évités. C’est bien possible, si nous osons le faire. Car c’est un minimum d’équilibre et de clarté politique qu’il nous faut, sans quoi, on risque de saper et de dynamiter notre coalition.
Cet équilibre réside d’abord dans le choix des hommes et femmes devant gérer les comités électoraux. Il s’agira ici d’être lucide et objectif pour ne pas tomber dans le favoritisme. Donner à chacun la place qu’il mérite, en fonction des réalités du terrain, devra être notre crédo.
Evitons de mettre en avant des critères du genre tel ou tel autre est proche du Président ou d’un quelconque autre haut responsable de la coalition. Cela participe à fragiliser les bases de la coalition.
L’histoire doit servir à quelque chose. En effet, ce sont des considérations de ce genre qui nous ont fait perdre dans certaines localités.
Malheureusement, jusqu’à présent, aucune action n’est entreprise pour enrayer ce mal qui gangrène la coalition. Changeons de cap dans le choix des hommes pendant qu’il est temps.
Nous avons les ressources suffisamment outillées qui peuvent porter haut l’étendard de Benno. Il ne sert à rien de faire du recyclage, car les mêmes causes vont produire les mêmes effets.
En plus, il me semble utile de jeter un regard sur les organes du parti qui constituent pour nous la colonne vertébrale de l’Apr, locomotive de la grande coalition présidentielle.
A ce niveau, le ras-le-bol généralisé, du moins en ce qui concerne les cadres arabophones et domou daara, doit prendre fin. Nous ne reviendrons pas sur la marginalisation dont nous avons été longtemps victimes. Tout au plus, nous voudrions attirer l’attention sur le changement de paradigme opéré par les arabophones et les domou daara.
En effet, cette frange importante de la population s’intéresse de plus en plus à la gestion des affaires de la cité. La preuve est qu’actuellement on les retrouve dans beaucoup d’assemblées électives comme les conseils départementaux et les conseils municipaux. Et certains d’entre eux sont des candidats à la candidature. C’est dire qu’ils bénéficient de la confiance des populations. A ce niveau, on doit responsabiliser davantage les arabisants et domou daara dans les comités électoraux qui seront mis en place.
En tout état de cause, nous militons pour une implication de ces derniers, tout au long du processus, et à toutes les stations de la coalition chargées de gérer les élections. Nous revendiquons notre place dans les instances de décision. Mieux, nous voulons être responsabilisés, en tout cas, s’il est vrai que nous voulons capter les voix de ces milliers de Sénégalais qui, à coup sûr, peuvent faire pencher la balance.
La balle est dans le camp du leader de la coalition présidentielle et du candidat à l’élection présidentielle pour le compte de la Coalition Benno bokk yaakaar.
Il faut rappeler que ce sont de hauts cadres diplômés des plus grandes universités, des maîtres coraniques qui ont très tôt porté le combat du Yonou Yokouté jusqu’à sa déclinaison en référentiel de gouvernance dénommé Pse. Mais hélas, ils n’ont jamais été traités à la hauteur des nombreux sacrifices qu’ils ont consentis pour élire le Président Macky Sall. Pourtant ils sont toujours là, prêts à mouiller le maillot.
En conclusion, l’objet de cette contribution est de sensibiliser sur certains maux qui peuvent freiner notre marche vers la victoire. En prendre conscience sera évidemment un pas franchi dans cette marche vers la victoire. Cela commence par traiter les structures du parti avec le même égard. Car elles sont toutes d’égale dignité.
Souleymane GADIAGA
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