Malgré les mesures prises par les pouvoirs publics, la situation des enfants reste toujours alarmante et nécessite une synergie d’actions. Aujourd’hui, la principale préoccupation reste l’absence de statistiques sur le nombre d’enfants vulnérables. Benoit Piot, Directeur régional des Villages d’enfants Sos, estime à «220 millions d’enfants qui n’ont pas de prise en charge parentale dans le monde». Cette situation incombe aux gouvernements et communautés, qui ont du mal à appliquer les textes et assurer la prise en charge des mômes. Agnès Dogo Tempè, pensionnaire du village Sos du Bénin, formule des suggestions aux adultes : «Les parties prenantes doivent mieux collaborer sur les stratégies de lutte. Le plaidoyer des organisations de protection doit être plus efficace pour une meilleure prise en charge de l’enfance. Aux gouvernements, la qualité de l’éducation doit être de mise et les textes de loi relatifs aux droits des enfants doivent être effectifs.» Alors que Amanda Azzali, responsable à Save the children, cite les défis à relever, notamment, le système de signalement, le prétexte religieux, qui est à l’origine de cas d’enfants talibés exploités, les capacités d’hébergement pour ados, la prise en charge psycho-sociale et le suivi des enfants en retour. Le directeur adjoint de la Promotion des droits et de la protection de l’enfant embouche la même trompette. Il constate la triste vie des enfants qui sont toujours dans la rue, malgré les mesures prises pour éradiquer la mendicité. «C’est le nœud gordien. On constate cette situation peu reluisante pour l’image du Sénégal. Nous sommes en voie de mettre en place une stratégie pour l’éradication des enfants de la rue. Tirant les leçons du passé, nous sommes parvenus à nous entendre sur un modus-operandi qui consistera à fédérer les efforts pour enfin prendre la bonne approche», annonce Moustapha Sylla.
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