La Russie est bien présente à la 15e Biennale de Dakar à travers la présentation d’une exposition venue du Tatarstan, qui est une République à majorité musulmane.Par Justin GOMIS –
«Nous collaborons depuis deux ans avec le Musée Sviajsk qui est un musée-île, du même style que Gorée et l’île historique de Saint-Louis. La première fois qu’ils sont venus, ils nous ont amené des œuvres abstraites. Nous avons fait ensuite une exposition photo sur l’islam en neige. Pendant toute cette Biennale de 2024, nous sommes en train de montrer le graphisme et l’impressionnisme qui viennent du Tatarstan et de certaines régions de la Russie», a expliqué Oumou Sène du Centre culturel russe Kalinka. Ils sont onze artistes qui exposent leurs œuvres dans le cadre de cette participation russe à la Biennale de l’art contemporain de Dakar. «Nous avons 35 œuvres qui nous montrent d’autres aspects de la vie au Tatarstan et en Russie, que ce soit dans les villes et villages, dans les anciennes villes devenues des monuments.» Cette exposition montre ainsi un contraste de perception, une manière de dessiner qui ne laisse personne indifférent. L’ambassade de la Russie, en collaboration avec le Centre culturel Kalinka et le Musée Sviajsk, a trouvé ainsi une belle occasion de montrer la culture et l’art russes pendant le temps de la biennale. Les organisateurs veulent ainsi susciter la curiosité des Sénégalais et des visiteurs pour ces œuvres d’art dont le thème tourne autour de la nature et de la réflexion. «C’est pour voir le passé et le présent. Voir combien le passé se retrouve dans le présent, et vice versa», a précisé Oumou Sène. «Dans chaque image, vous verrez les totems du Tatarstan, à savoir le loup et le cheval. Quand l’un est visible, l’autre est recherché. Ce sera un petit exercice à faire. Ça nous permet de découvrir un peu l’histoire qui est décrite. Dans chaque dessin, il y a un Qr code, et quand tu le scannes, tu as l’histoire de l’artiste qui est écrite en anglais, français et russe», a-t-elle souligné, en précisant que le choix d’un pays musulman appartenant à la Fédération russe n’est pas fortuit. «Nous avons choisi un pays musulman parce qu’en Russie, il y a 30 millions de musulmans. Ce que le Sénégal doit apprécier. C’est une communauté religieuse multi-ethnique et multipolaire, tout comme le Sénégal. C’est une autre facette qui rapproche ces deux pays. On promeut le Sénégal intensivement en Russie. Nous essayons aussi de montrer toute la grandeur de la Russie ici au Sénégal», a-t-elle ajouté. Mais, les organisateurs ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Ils promettent, au mois de décembre, de présenter plusieurs autres républiques russes. «Il y aura 5 autres pays qui vont venir. La biennale de l’année prochaine risque d’être très grande, parce que nous allons essayer de collaborer avec chacune des 38 républiques de la Russie», promet Mme Sène.
D’ailleurs, informe-t-elle, quatre expositions «Off» de la Russie étaient prévues, mais le report de la biennale a tout chamboulé. «Le Sénégal est devenu un grand pays de culture. Au mois d’octobre, nous avons fait des expositions à l’Ucad. J’ai assisté, sur l’île de Gorée, à une exposition des artistes de Saint-Pétersbourg qui m’a émerveillé. Et il y en aura une autre à Daniel Sorano», a annoncé Dmitry Kourakov, qui voit le Tatarstan comme l’une des plus belles républiques de Russie, majoritairement musulmane, et l’une des plus riches sur les plans économique et culturel.
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