Le clap d’ouverture de la 14e édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, le Dak’art, a été donné hier au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Rose. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le chef de l’Etat, Macky Sall, qui a profité de l’occasion pour inviter les entreprises, privées et publiques, à financer les arts et la culture.Par Ousmane SOW –

La 14e édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’Art 2022) s’est officiellement ouverte hier à Dakar. Présidant cette cérémonie officielle qui s’est tenue au Grand Théâtre Doudou Ndiaye Rose, le Président Macky Sall, premier protecteur des Arts et des Lettres, a dans son discours affiché son ambition pour la Biennale et le développement de la culture. «Mon ambition pour la biennale et pour le développement de la culture se construit progressivement», a-t-il déclaré, tout en soulignant qu’entre les éditions de 2016 et 2018, la biennale a beaucoup «innové» et «évolué», autant dans son esprit que dans la pratique. «Nous allons faire des aménagements pour que les entreprises, publiques comme privées, puissent financer l’art et la culture», a-t-il promis. Le marché de l’art devrait permettre de transformer le potentiel esthétique en valeur économique. «En 2018, j’avais décidé d’augmenter la subvention de l’Etat à la biennale. A partir de cette édition, nous sommes passés à 1 milliard de F Cfa et ce n’est pas suffisant. C’est pourquoi j’ai demandé, cette édition, que les entreprises pu­bliques et privées du Sénégal puissent apporter leur contribution et financer les arts et la culture pour participer au rehaussement et à la réussite de la biennale», souligne-t-il.
Macky Sall a profité de son discours pour mettre en exergue les efforts de son gouvernement qui contribue à la promotion des œuvres mais également les grands chantiers, notamment le Mémorial de Gorée, du Joola, les maisons de la jeunesse et de la citoyenneté dans les 46 départements du Sénégal qui, d’après lui, vont offrir aux jeunes talents un accès aux métiers des arts et de la culture. Pour accompagner l’art, le génie africain et forger les esprits afin d’accroître et améliorer le savoir-faire professionnel, il estime que la formation devient impérative. «Le talent seul ne suffit pas, il faut créer un environnement stimulant qui intègre méthodiquement la formation pour soutenir la montée en puissance de l’art contemporain africain», a indiqué le chef de l’Etat. «Et c’est la raison pour laquelle je tiens beaucoup à la construction de l’Ecole nationale des arts et métiers de la culture (Enamc), que je construirais à la nouvelle ville de Diam­niadio», a poursuivi le Pré­sident Macky Sall, précisant que cette nouvelle infrastructure dont les travaux vont bientôt démarrer, va permettre à la communauté artistique de se réinventer dans ses métiers et projets.
De son côté, le public, composé des représentants des institutions nationales, internationales, des commissaires d’exposition, d’artistes, de touristes, de professionnels du cinéma et consommateurs d’images et d’expressions culturelles africaines, a pu assister au spectacle sons et lumières qui a régné tout au long de la cérémonie. Cette édition de la Biennale 2022 connait des innovations, mais en restant dans l’esprit «Ĩ Ndaffa#». Pour le président de la République, ce thème général du Dak’Art, qui signifie «Forger», pousse à s’interroger. «Forger, oui. Mais que forger ?» Selon lui, dans les traditions, le forgeron est un artisan qui modèle, à la main, du matériau brute, du métal, pour réaliser des objets à la fois beaux et porteurs de sens. «La forge, dit-on, comporte un aspect cosmogonique et créateur. Forger nous plonge dans la création, c’est-à-dire la capacité d’un individu ou d’un groupe à imaginer ou construire et donner forme à un concept neuf, un objet nouveau ou à découvrir une solution originelle à un problème», a-t-il défini.