#Bignona – Commune de Tenghory : Politiques et populations coalisent pour une déclassification de la forêt classée

Les populations de Tenghory Transgambienne (CST 5) exigent du chef de l’Etat, la déclassification de la forêt classée de leur localité éponyme qu’elles ont fini d’occuper. Une exigence réitérée à l’occasion de la finale d’une manifestation sportive présidée par le responsable apériste, Ernest Abou Sambou, et qui a servi de prétexte pour la jeunesse locale de décliner les maux qui plombent le développement de leur terroir.
Par Ibou MANE (Correspondant) – L’amélioration des conditions de vie des populations de Tenghory Transgambienne ! C’est l’objectif global de la jeunesse de Château d’Eau Sud de Tenghory (CST 5), un quartier qui a vu le jour vers les années 1996 et dont les populations, boom démographique oblige, occupent aujourd’hui une zone non déclassifiée ; notamment la forêt classée de Tenghory qu’elles n’ont cessé de squatter au fil des ans. «La population composée pour l’essentiel de jeunes se développe vite : et chaque Sénégalais a droit à l’habitat. Et c’est cette raison qui nous a poussés à la quête de terres habitables et à s’installer au niveau de la forêt classée», ont soutenu Mamadou Sylla et Aliou Sagna, porte-parole des jeunes de Château Sud de Tenghory. Des jeunes dont la finale du tournoi de football Inter-Génération, parrainée par le mandataire de la coalition Benno bokk yaakar de Bignona et Secrétaire général de l’Anrac, Ernest Abou Sambou, a servi de tribune pour exprimer leurs préoccupations de l’heure. «Aujourd’hui, avec le boom démographique, le quartier Château d’Eau Sud abrite 1248 concessions habitées et 196 parcelles non habitées. C’est dire que nous réclamons du président de la République, le déclassement de cette forêt habitée en grande partie par la population», renchérissent ces jeunes. Et pour qui cette situation constitue un facteur bloquant pour la mise en œuvre de toutes politiques publiques, avec une absence totale d’infrastructures socioéconomiques de base. Et des jeunes également qui ont manifesté leur ancrage derrière Ernest Abou Sambou et porté leur choix sur le responsable communal apériste pour mener le plaidoyer auprès des hautes autorités du pays.
D’ailleurs pour Ernest Abou Sambou, ce sont des milliers d’habitants qui vivent dans cette zone depuis près d’une trentaine d’années et qui n’ont point accès aux services socioéconomiques de base tels que, dit-il, l’eau, l’électricité, l’éducation, la santé, etc.
Or pour qu’il y ait la mise en place de tout ce paquet de services socioéconomiques, il faut nécessairement, selon le responsable apériste, une déclassification de la forêt de Tenghory. Suffisant pour Ernest Abou Sambou de se joindre aux populations afin de porter leurs doléances en direction du président de la République afin qu’il puisse accompagner ces dernières, argue-t-il, dans leurs efforts de développement économique. Car pour le Secrétaire général de l’Anrac, Tenghory abrite deux zones principales, une zone lotie et celle non lotie qui polarise la forêt classée. Et la zone lotie a, selon lui, bénéficié depuis quelques années, d’une extension électrique de 7 km, d’un Cem clés en main qui sera opérationnel l’année prochaine, en plus d’un poste de santé R+1 prévu dans le cadre de la mise en œuvre du Pudc II. «Et pour régler définitivement la question de l’équité sociale, les populations exigent que la forêt classée soit déclassée pour permettre l’installation d’infrastructures socioéconomiques de base afin qu’elles puissent s’épanouir convenablement comme tous les autres Sénégalais», martèle Ernest Sambou.
Quid du canal à ciel ouvert qui traverse le quartier Tenghory Transgambienne ? Une autre difficulté majeure des populations, selon Ernest Sambou. Car en plus du problème de la déclassification de la forêt, il y a, souligne-t-il, ce phénomène du canal à ciel ouvert qui a une profondeur de 7 a 8 km qui hante le sommeil des populations avec l’inaccessibilité de certaines zones pendant l’hivernage. «Deux préoccupations légitimes que nous devons porter à l’attention du président de la République. Et nous avons espoir, au regard de ce qui se fait en termes de développement économique et social dans les zones rurales avec les différents projets/programmes, que ces préoccupations trouveront des solutions dans les meilleurs délais», dixit Ernest Sambou. Et ce dernier d’inviter par la même occasion, les ministres de l’Environnement et de l’Urbanisme à effectuer des missions dans cette localité pour jauger réellement le quotidien des populations et leurs dures conditions de vie. «On parle de programme Zéro bidonville et Tenghory pourrait être logé dans ce programme-là», espère-t-il.
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