Pour lutter contre l’émigration irrégulière, le Recteur de l’Uasz propose le travail de la terre, qui est par ailleurs le domaine dans lequel s’exercent nombre de migrants sénégalais dans certains pays d’accueil. Mamadou L. Badji présidait la sortie de 140 diplômés de l’Isep de Bignona. L’institut, qui en est à sa 3e promotion, connaît 33% d’auto-emploi de ses diplômés.Par Khady SONKO –

«Il n’existe pas d’eldorado ailleurs que dans son propre pays.» C’est la conviction du Recteur de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz). «Notre eldorado, c’est notre pays, notre terre, c’est chez nous. C’est chez nous qu’il faut faire germer les graines de l’espoir. C’est chez nous qu’il faut cultiver l’ardeur, l’amour du travail», a essayé de convaincre samedi dernier Mamadou Lamine Badji. Il s’adressait aux diplômés de l’Institut supérieur d’enseignement professionnel (Isep) de Bignona, à l’occasion d’une cérémonie de remise de diplômes dont il était le parrain.

Le Recteur de l’Uasz ne trouve rien de plus exaltant que le travail qui résulte de l’effort fournit sur la terre. «La terre sourit à tous ceux-là qui essaient de rechercher par l’apport de la nature, de la rendre plus fertile. Ceux qui partent à l’aventure dans les pays comme l’Italie et l’Espagne, que font ces migrants ? Ils sont dans la terre alors qu’ils rejettent leur propre terre qui les a nourris, qui a nourri leurs parents, qui répond au moindre sourire de celui qui veut la mettre en valeur», s’est exprimé Mamadou Lamine Badji. Là-bas, informe-t-il, «ils font des métiers durs dans des conditions précaires non seulement de salaire, mais de vie tout simplement, alors qu’ici, tout leur sourit. Ils sont bien entourés, la famille est là, les amis, il y a la terre». Le Recteur insiste : «Ils disent qu’ici les conditions sont dures. Sur terre, il n’y a rien de plus dur que le cœur qui ne veut pas voir, le cœur qui ne croit pas en la force de l’esprit, en la capacité des mains et surtout en l’intelligence. Ce cœur-là restera toujours meurtri où que vous soyez.»

100% de réussite à l’Isep de Bignona pour sa 3e promo
La troisième promotion de l’Isep de Bignona compte 140 techniciens supérieurs avec un taux de réussite de 100%, et ce pour la deuxième année consécutive, selon la directrice. Ces bons résultats ont été le fruit de sacrifices consentis par le gouvernement du Sénégal à travers le ministère de l’Enseignement supérieur, les enseignants formateurs, le personnel et l’ensemble des acteurs de l’écosystème, partenaires privilégiés de l’Isep de Bignona. De 2020 à 2023, l’Isep de Bignona a mis sur le marché 272 techniciens supérieurs dans quatre métiers dont 35% en énergie renouvelable et production durable, 34% en gestion d’exploitation agroforestière, 25% en gestion d’unité de transformation agroalimentaire et 7% en production animale. «Parmi eux, 115 ont obtenu la mention très bien, soit 42% des certifiés dont 64% sont des filles», a indiqué Siré Diédhiou. Parmi ces 272 diplômés, souligne la directrice de l’Isep Bignona, il y a 128 filles, soit 47%, et 144 garçons, soit 53%.

Grâce à l’appui des partenaires dans leur insertion, l’Isep est à un taux global de 77% d’insérés pour la première cohorte et 52% pour la seconde promotion. «De trois métiers en 2020, nous sommes passés à 4 métiers en 2022 et à 7 en 2023. Nos excellents résultats nous ont permis de bénéficier de plusieurs projets d’insertion professionnelle pour nos sortants. Par exemple, le programme Giz Réussir au Sénégal qui nous a permis d’avoir un très bon taux d’auto-emploi de 33%», se félicite Siré Diédhiou.
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