La filière tomate industrielle améliore ses performances de production au fil des années. Ces résultats, fruits de la coopération et de l’engagement de tous les acteurs, ont été salués au cours de la rencontre bilan qui s’est tenue à Saint-Louis.
La filière tomate a réalisé pour la campagne 2017-2018, une production de 52 895 tonnes de tomate industrielle. Ce qui dénote des bonnes performances de ladite filière, de l’avis du président Comité national de concertation de la filière tomate industrielle, satisfait des performances de ces deux dernières années.
Abdoulaye Dieng, président du Comité national de concertation de la filière tomate industrielle, assure que sur un objectif de départ de 80 000 tonnes de tomate à lever par les industriels, 52 895 tonnes l’ont été finalement. Sur cette production, comme d’habitude, c’est le Socas-Sa qui a levé la plus grande quantité avec 21 246 tonnes, suivi d’Agroline avec 17 380 tonnes et Takamoul Food 14 089 tonnes. Ces résultats, selon M. Dieng, sont très satisfaisants, comparés à ceux de l’année 2017, qui n’avait vu qu’une production de 52 601 tonnes. Ils démontrent une résilience de la filière après quelques années de difficultés.
Pour preuve, M. Dieng a indiqué que 28 000 tonnes seulement avaient été réalisés en 2015 et en 2016. Cette stabilisation au cours de ces deux dernières années est surtout due à plusieurs facteurs, parmi lesquels l’accompagnement de l’Etat qui, par le biais de la Direction de l’horticulture, met à la disposition des producteurs les engrais à suffisance. La régulation du ministre du Commerce a permis une concurrence saine entre les industriels et donné la priorité à la tomate locale. Il y a aussi l’encadrement continue de la Saed, partenaire historique des acteurs de la filière tomate, la disponibilité des fournisseurs et leur investissement dans l’acquisition d’intrants toujours mieux adaptés et plus performants, l’engagement des industriels dans les enlèvements et leur participation active dans la gestion du comité tomate, ainsi que l’implication de la Caisse nationale de crédit agricole et des mutuelles dans la filière.
Malgré cette note de satisfaction, les acteurs de la filière tomate n’ont toutefois pas manqué de soulever quelques difficultés qu’ils continuent de vivre et qui constituent des facteurs de blocage dans le développement de la filière. Il s’agit notamment, selon le président du comité tomate, des maladies comme la bactériose qui ne peut être combattue que par des méthodes prophylactiques et des semences de qualité, sur le plan climatique, la non maîtrise du calendrier cultural du fait des vagues de chaleur intervenant au moment de la floraison, et surtout, sur le plan de la gestion, des difficultés rencontrées par certaines unions de producteurs pour faire face à leurs charges, ce qui les a poussés à renoncer à la campagne qui vient de se terminer.
Selon le président du Comité national de concertation de la filière tomate industrielle, plusieurs unions dont certaines exploitant de grandes superficies n’ont pu aller en campagne du fait du refus des institutions financières de leur octroyer des crédits à cause du non-remboursement des dettes qu’ils avaient contractées dans le cadre de campagnes liées à la filière riz.
Abdoulaye Dieng explique que la filière a noué un partenariat avec le Fndasp, un acteur important dans le développement des filières et la matérialisation des principes et de la vision de la Loasp de 2004 (loi d’orientation agro-sylvo-pastorale), un partenariat qui a permis avec l’appui de l’Isra, la mise en conformité des instruments de gouvernance de la filière, avec les nouvelles orientations d’autonomisation et de développement des chaînes de valeur. Abdoulaye Dieng a salué également les efforts de l’Etat qui depuis 2012 à mis à la disposition des acteurs de la filière, le matériel agricole et procédé aux aménagements nécessaires à une bonne production.
Au cours de cette rencontre qui réunit chaque année l’ensemble des acteurs de la filière tomate parmi lesquels les producteurs, les industriels et les partenaires techniques et financiers, tous les problèmes de la filière ont été passés au peigne fin à travers plusieurs communications des responsables du comité tomate, des industriels impliqués dans la campagne et de la Cncas, premier bailleur des producteurs de tomate.
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