Binationaux – Akliouche choisit la France au détriment de l’Algérie : Didier Deschamps, fidèle à son sport favori

Le Sénégal a eu sa dose, aujourd’hui c’est au tour de l’Algérie d’être victime du sport favori du sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, à savoir détourner les binationaux au profit de la France.
Ce mercredi, Didier Deschamps a dévoilé la liste des 23 Bleus retenus pour les qualifications à la Coupe du monde 2026, et y a inclus le Monégasque Maghnes Akliouche pour la première fois. Le binational, longtemps courtisé par l’Algérie, a finalement opté pour la France, provoquant une vive réaction des supporters algériens et de la presse algérienne.
Le jeune Monégasque de 23 ans figure en effet pour la première fois dans une liste de l’Equipe de France, qui affrontera l’Ukraine et l’Islande en septembre pour les qualifications à la Coupe du monde 2026. Sa convocation marque la fin d’un long suspense autour de son avenir international, alors que l’Algérie espérait ardemment voir Akliouche porter le maillot des Fennecs.
Akliouche «verrouillé» par Deschamps
Du côté de la Fédération algérienne de football (Faf), cette sélection sera forcément accueillie avec déception, au vu du travail effectué pour convaincre le Franco-Algérien de rejoindre le projet national. «Deschamps verrouille Maghnes Akliouche», déplore ainsi La Gazette du Fennec, suspectant le technicien français d’avoir précipité la convocation du jeune talent pour le bloquer, tout en admettant que «le binational avait un plan de carrière avec la nationalité sportive française pour base».
«Pour l’Algérie, la perte est lourde. Après Cherki, c’est une nouvelle pépite formée en France qui échappe aux Fennecs», regrette de son côté DZFoot. Les supporters algériens ont également réagi avec frustration sur les réseaux sociaux, déplorant la perte d’un autre grand talent après le cas Rayan Cherki.
Comme pour Cherki, l’Algérie voit les meilleurs jeunes talents binationaux influencés par le poids médiatique et sportif de la sélection française, pays où ils ont grandi. L’impact de l’affaire et l’émoi suscité rappellent également l’importance d’anticiper ces situations en renforçant la formation locale à travers le territoire, qui permettrait à la Fédé algérienne de compter sur des joueurs dont l’affiliation au pays ne fait aucun doute. Et de considérer l’arrivée d’un binational comme une simple cerise sur le gâteau.
En effet, le cas du Paradou, aujourd’hui un des centres de formation les plus prolifiques d’Afrique, est trop isolé au sein du plus vaste pays du continent. Les talents ne manquent pas à travers le territoire, mais sont, à l’image de la majorité des pays africains, trop souvent laissés pour compte. Et malgré toute sa volonté, une académie ne pourra jamais couvrir à elle seule 2 millions de kilomètres carrés.
Malgré ce revers, la Fédération algérienne peut se tourner vers d’autres jeunes binationaux prometteurs, comme Ibrahim Maza ou Amin Chiakha, pour continuer à construire un projet solide pour la Can 2025 et la Coupe du monde 2026. Mais le choix de Akliouche souligne la nécessité de conjuguer attractivité internationale et développement interne afin de sécuriser l’avenir des Fennecs.
hdiandy@lequotidien.sn
(avec Afrik-foot)