Un Diplôme universitaire (Du) de biologie pour la surveillance intégrée des maladies émergentes et réémergentes. Ceci porte l’empreinte de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef), en collaboration avec le laboratoire de bactériologie virologie de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odonto-stomatologie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
23 spécialistes de la santé en provenance de 7 pays francophones d’Afrique participent à la formation qui a démarré lundi dans les locaux de l’Iressef. «A ma connaissance, ce Du n’existe pas (…) Mais là le besoin est énorme parce que la génomique, tout ce qui est séquençage, est devenue incontournable et il y a très peu d’expertise», a noté Pr Souleymane Mboup lors de la cérémonie de lancement. «C’est essentiel de pouvoir séquencer les souches, de pouvoir les suivre, de pouvoir suivre les variants. La génomique est devenue aujourd’hui incontournable dans la médecine moderne qu’on appelle la médecine personnalisée», a poursuivi le président de l’Iressef, faisant savoir que plus de 250 spécialistes ont candidaté pour participer à cette formation. Le médecin biologiste Yacouba Abdramane du Niger a déclaré : «A la sortie du Covid-19, la plupart des pays se sont retrouvés avec des équipements de séquençage sans réellement se préparer à cela. Il y a eu certes des formations en continue, mais il n’y a pas eu de formation diplômante comme ce Du nous l’offre.»
«Ce Du est sorti comme une opportunité unique pour nos pays pour renforcer nos capacités en termes de séquençage également de bio-informatique, en génomique qui est partie intégrante de la prise en charge des patients et qui doit se retrouver dans toutes les unités, tous les laboratoires», a poursuivi M. Abdramane. Un autre participant, Bassirou, voit en cette formation un bel exemple de coopération sud-sud, ouvrant des perspectives pour la mise en place d’un réseau entre chercheurs d’Afrique francophone. «C’est la première fois qu’un pays francophone organise une telle formation. Pour les francophones, la plupart des formations sont surtout organisées par les pays anglophones. C’est une opportunité de créer un réseautage, renforcer la collaboration sud-sud. On a l’habitude de faire des formations nord-sud alors qu’on a beaucoup de potentialités en Afrique et c’est l’occasion d’utiliser ces potentialités pour avancer en termes scientifiques», a noté M. Bassirou, venu du Burkina Faso. La formation entamée le 11 va se poursuivre jusqu’au 22 novembre, sous la direction des équipes de l’Iressef et d’autres compétences qui vont venir en soutien.
Par Alioune Badara NDIAYE – Correspondant – abndiaye@lequotidien.sn