Rentrer chez eux : C’est ce que veulent des ressortissants français qui étaient au Sénégal au moment de la fermeture des frontières à cause du coronavirus. Regroupés dans un collectif, ces citoyens français ont adressé une lettre ouverte aux Présidents français et sénégalais pour que leur rapatriement soit organisé.
Le Collectif des ressortissants français bloqués au Sénégal après la fermeture des frontières souhaite l’aide des autorités des deux pays. Dans une lettre ouverte, adressée aux Présidents sénégalais et français, Wilfried Lacour qui dirige ce collectif propose qu’«Air Sénégal puisse organiser des vols Dakar-Paris, à l’aller pour les ressortissants français et européens et au retour pour les ressortissants sénégalais afin de limiter les frais». Dans leur correspondance, les membres de ce collectif se soucient également de la situation de leurs compatriotes qui se trouvent dans les régions, donc loin de l’Aibd. Selon M. Lacour, pour ces derniers, il faut penser à «des vols depuis les aéroports régionaux sénégalais ou d’autres moyens de transport autorisés par le ministre de tutelle jusqu’à Dakar». Le collectif de ces ressortissants français qui appelle le «Président du Sénégal Macky Sall à exercer sa souveraineté nationale» demande au Président Emmanuel Macron «de tenir sa promesse de rapatrier tous les Français qui le souhaitent». Dans la perspective de voir leur requête aboutir, M. Lacour et ses concitoyens souhaitent «que chacun ait ses billets de transport assurés jusqu’à chez lui pour ne pas rester en transit entre 12h et un jour à Paris et de se confiner rapidement selon les directives gouvernementales». Ils demandent aussi par la même occasion que des facilités de paiement soient accordées aux personnes qui en auraient besoin.
Par ailleurs, attirant l’attention sur les difficultés auxquelles ils font face, ces citoyens français bloqués au Sénégal soulignent que les tarifs des vols mis en place par Air France sont exorbitants. Dans leur document, ils informent : «Comme pour les précédents voyages, les tarifs pratiqués sont exorbitants et ne respectent pas l’accord fixé au départ entre le ministère des Affaires étrangères et la compagnie aérienne : 700 voire 800 euros sur les derniers billets pour la classe économique (le double du tarif habituel et bien loin des 600 euros maximum qui avaient été fixés au départ), 1 600 euros en premium (900 maximum au départ), 2 700 euros en business (1 500 maximum au départ)». Wilfried Lacour et ses camarades s’interrogent sur leur capacité de financer ce voyage. «Comment des personnes qui ont payé beaucoup moins cher leur aller-retour et ne sont pas encore remboursées du vol retour annulé peuvent-elles assumer ces dépenses ? D’autant qu’aucune facilité de paiement n’est accordée par l’Etat français alors qu’il y a eu possibilité pour les rapatriés de Bangkok à Paris de payer au Trésor public à leur retour pour un billet à 450 euros», déplorent-ils. Ce qui semble impossible car, informent-ils, «certains n’ont même plus de quoi subsister au Sénégal, car bloqués depuis des semaines». Pis, ajoutent-ils, «des personnes souffrant de diabète, problèmes cardiaques, pulmonaires ou qui nécessitent des suivis médicaux en France pour des grossesses par exemple se retrouvent privées de traitements et d’examens médicaux».