Bougane Guèye Dany n’a pas du tout apprécié que les nouveaux tenants du pouvoir qualifient les patrons de presse de «voleurs», en référence au non-paiement de leurs impôts et que le nouveau régime leur réclame. C’est ainsi que le président du mouvement «Geum sa bopp» a répondu sèchement aux nouveaux dirigeants en disant qu’il préfère être «un voleur qu’un menteur certifié».

Par Amadou MBODJI – Bougane Guèye Dany, leader du mouvement «Geum sa bopp», continue d’être critique en parlant du nouveau régime. Après avoir mis en doute leur capacité à apporter les changements promis aux Sénégalais, le patron de D Media a encore fait une déclaration contre les autorités à la tête de l’Etat, le jour de la fête de Tabaski, à la Grande mosquée à Massalikoul Jinane de Colobane. «Je préfère être un voleur plutôt qu’un menteur. Un menteur qui plus est a été jugé et condamné pour ses mensonges, donc certifié», a déclaré en marge de la prière de Tabaski, Bougane Guèye Dany.

Visiblement agacé par les récentes déclarations du Premier ministre Sonko dirigées contre les patrons de presse, accusés de ne pas payer leurs impôts et de faire du chantage aux autorités, Bougane Guèye Dany a riposté de manière voilée. Dans un discours audacieux à travers une vidéo d’un influenceur devenue virale et reprise par Senego, le patron de D Media évoque les récentes difficultés rencontrées, notamment le blocage de ses comptes bancaires et les différends fiscaux avec les autorités. Il a affirmé sans détour : «Dans mes mains passent des milliards depuis des années. Ce ne sont pas 2 milliards qui vont ternir ma réputation.»

L’entreprise de presse de Bougane Guèye fait l’objet d’un redressement fiscal de deux milliards de francs Cfa, il a mentionné qu’il n’est pas «dans les petits combats», car en plus d’être un investisseur, il fait partie des Sénégalais qui contribuent au développement du pays.

Avec l’avènement du nouveau régime, la presse sénégalaise traverse une période tumultueuse ponctuée  par des difficultés financières croissantes et des tensions avec les autorités fiscales.  Dénonçant des promesses non tenues de l’ancien Président, Macky Sall, concernant une amnistie fiscale, les patrons font face à une volonté des tenants du pouvoir de renforcer la mobilisation des ressources internes.

Plusieurs groupes de presse se retrouvent ainsi confrontés à des blocages de leurs comptes bancaires en raison d’arriérés d’impôts importants. Mettant dans les difficultés les employés de la presse en cette période de Tabaski.  Le groupe Walfadjiri a vu ses comptes débloquées quelques heures avant la célébration de la fête de l’Aid El Kébir.  En effet, d’après une note de la direction du groupe, il a été procédé à une mainlevée sur les comptes du groupe de presse à la suite d’un paiement d’un acompte sur la somme due au service du fisc. Dans le même sillage, la direction s’engage à respecter un moratoire de paiement selon un échéancier fixé d’accord-parties.
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