Escorté à l’arrière de l’Hôtel de ville, Sadio Mané ne peut échapper aux quelques fans qui l’attendent depuis plusieurs minutes. Séance photos improvisée juste avant d’assister, dans les salons de la mairie, à une cérémonie lui rendant hommage. Habillé tout en blanc, casquette noire vissée sur la tête, le Sénégalais ne peut contenir son sourire lorsque, tour à tour, Yann Galut, le maire de Bourges, puis Cheikh Sylla, président franco-sénégalais du club de football, l’abondent de compliments et de remerciements.
Aussitôt la cérémonie clôturée, direction le Stade Jacques Rimbault à quelques encablures au nord de Bourges. Un écrin qui n’est pas de la première jeunesse, mais à la pelouse bien entretenue. Sadio Mané et son équipe prennent le temps de se poser avant de lâcher quelques informations : «on a discuté pour la première fois de ce projet il y a trois, quatre ans. Ça a pris du temps, mais ça a été longuement réfléchi. Pour moi, investir en France, à Bourges, c’est l’idéal», explique l’attaquant sénégalais devant quelques journalistes et l’ensemble des employés du club.

«On a plein d’objectifs, comme jouer les premiers rôles»
Un projet mûrement réfléchi, qui a germé en 2020, lorsque Cheikh Sylla fait la rencontre de ce joueur vedette du football mondial qui va lui changer la vie. Le champion d’Afrique 2022 n’est pas là pour faire de la figuration : «on a plein d’objectifs, comme jouer les premiers rôles. C’est tôt pour parler de ça, mais on peut y arriver», explique le nouvel actionnaire majoritaire devant une foule conquise par ses mots.
Un effet Mané est d’ores et déjà visible, nous confie Cheikh Sylla : «Depuis l’arrivée de Sadio Mané à Bourges, on est passé de 6000 à plus de 100 000 followers sur nos réseaux sociaux, nos vidéos font 800 à 900 000 vues maintenant. On a une nouvelle visibilité.»

«Développer une académie au Sénégal»
La simplicité de l’enfant de Bambali a su séduire en quelques secondes l’ensemble des jeunes enfants du club qui jouaient ce samedi sur un terrain annexe, qui ont pu profiter de leur nouvelle star pendant près de trois quarts d’heure. Pas de sécurité apparente, l’attaquant d’Al-Nassr en Arabie Saoudite aime la proximité et il faudra s’y faire. Tout comme l’envie de créer un pont solide entre deux «pays frères» comme il l’a rappelé : «Il n’y a pas que le football. Avoir une académie au Sénégal, former les jeunes là-bas, les faire venir à Bourges, c’est l’idée.» Et donc permettre à de jeunes pépites sénégalaises d’avoir l’opportunité d’évoluer en France, comme l’a fait Sadio Mané à Metz entre 2011 et 2012.
L’attaquant sénégalais a donné le coup d’envoi fictif et assisté à la victoire de son équipe 1-0 contre une formation voisine.
«Il montre aux jeunes Africains que tout est possible, qu’ils peuvent vivre leur rêve», conclut sobrement son nouvel ami, Cheikh Sylla.
Avec Rfi.fr