Les transporteurs de la région naturelle de Casamance, Kolda, Ziguinchor et Sédhiou, ont joint l’acte à la parole. Ils ont boycotté le nouveau pont de Marsassoum dont le péage est entré en vigueur hier, 1er février 2022, et mis Marsas­soum sous embargo, malgré l’appel des organisations de la Société civile de ces régions.
Le mot d’ordre est largement suivi à Sédhiou et Ziguinchor. Le guichet communément ap­pelé «Tableau de Marsas­soum» est suspendu jusqu’à nouvel ordre.
Mame Coumba Samb, vice-président des transporteurs, rapporte qu’ils ont fermé la gare de Marsassoum. Il expli­que que ceux qui vont à Ziguinchor passent par la route de Carrefour Diaroumé, la route de Marsassoum a été boycottée et aucun véhicule de transport en commun n’ira dans cette zone.
A peine arrivé dans la gare routière de Sédhiou, ce chauffeur relate qu’il est passé par la route de Médina Wandifa pour respecter le mot d’ordre. Car selon lui, le fait que le pont soit à péage ne les arrange pas. Donc ils vont continuer la lutte.
Lamine Coura Guèye, res­ponsable du regroupement des chauffeurs de la gare routière de Sédhiou, se félicite de l’effectivité du boycott du pont de Marsassoum.  «Je peux vous assurer que jusqu’à l’heure où je vous parle, il n’y pas de véhicule de transport en commun qui passe par le pont de Marsassoum. Le mot d’ordre a été bien respecté. Le boycott a été respecté  par les chauffeurs de Sédhiou, de Bignona et de Ziguinchor», a-t-il martelé.
Ce qui a impacté négativement l’activité économique des populations. Pour rappel, les transporteurs dénoncent la cherté des tarifs et exigent la gratuité de la traversée.
Auparavant, les organisations de la Société civile ont essayé de raisonner ces acteurs du secteur du transport routier. Sankoun Faty, Coordonnateur régional, leur a fait comprendre que ce sont les revenus issus de ce péage qui  permettront aux communes qui sont dans cette zone d’avoir  des ressources financières et de pouvoir entretenir ce pont, puis­qu’ils  souhaitent que le pont vive 100 ans. «S’ils ne l’entretiennent pas,  le pont  ne va pas durer. Et d’ailleurs la manière dont ils vont  s’en occuper c’est ce qui va encourager l’Etat à construire le pont de Sédhiou-Sandiniery et également le barrage de Diopcounda Maka. Et puis le financement de ce pont  est différent des autres qui ont été construits  il y a longtemps», a indiqué M. Faty.
Par Seydou Tamba CISSE – Correspondant