Bras de fer à la mairie de Thiès-ouest : Le pire évité de justesse ce jeudi
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Mouhamadou Moustapha Macoly, 4e adjoint au maire de Thiès-Ouest, explique : «Le maire avait convoqué une réunion du Conseil municipal. Aussitôt après le démarrage de la session, ouverte par Dr Djité qui était accompagné de l’adjoint au sous-préfet de Thiès-Est, les conseillers municipaux détracteurs du maire ont tout bonnement choisi de perturber les travaux de ladite séance. La situation s’est envenimée au point que les choses finirent par prendre une autre tournure. Les esprits étaient surchauffés mais nous, nous avions gardé notre calme. Ces gens, qui sont venus avec de gros bras dont le lutteur «Une tonne», se sont introduits dans la salle de délibération de la mairie où se tenait la réunion, sans pour autant juger nécessaire de s’inscrire sur la feuille de présence. Ils ont bloqué les travaux.»
Aussi de poursuivre : «Le guide religieux Abdou Bâ Ndiéguène, Conseiller municipal, et ses camarades ont déversé dans la salle de la poudre toxique, de sorte que certains conseillers asthmatiques et diabétiques sont aussitôt tombés en syncope. La 1ère adjointe au maire, elle aussi, s’est évanouie une fois sortie de la salle.» A l’en croire, «ils sont venus bloquer le Conseil municipal qui devait tenir sa première session après les changements qui ont été apportés dans le Bureau municipal». Lequel, remarque Moustapha Macoly, a été cassé par la Cour d’appel pour «non-respect de la parité» et renouvelé il y a environ trois mois.
Dr Djité, reproché de «mauvaise gestion», parle d’«accusations non fondées»
Le maire de Thiès-Ouest, Dr Mamadou Djité, Secrétaire général communal du Pur (Parti de l’unité et du rassemblement), a toujours qualifié d’«accusations non fondées» les charges portées à son endroit par une partie des conseillers municipaux, l’accusant de «malversations», de «détournement de deniers publics». Il considère d’ailleurs que ces propos sont des «accusations gravissimes et ne sauraient être justifiés aucunement par un combat politique» et, en toute responsabilité, a porté plainte contre leurs auteurs auprès du procureur de la République prés le Tribunal de grande instance de Thiès, pour «diffamation et dénonciation calomnieuse».
Ousseynou Guèye du parti Rewmi, ex-adjoint au maire de ladite institution, et ses camarades accusent Mamadou Djité de «mauvaise gestion». Ils évoquent, entre autres points, «le processus de renouvellement du Bureau municipal entaché par de nombreuses irrégularités», «la tentative du maire de corrompre certains d’entre nous en nous proposant des terrains ou des voyages afin d’obtenir un soutien». Aussi de dénoncer des «manquements financiers d’un montant de 11 millions de francs Cfa». De plus, «une sortie de caisse de 17 millions a été observée sans explication», se désolent-ils, avant de faire état de «cas de spoliation foncière dans la commune». Les contestataires rappellent que «le maire Mamadou Djité a été élu sur la liste de la Coalition Yewwi askan wi, et qu’aujourd’hui, cette coalition exprime son mécontentement quant à sa gestion des affaires municipales».
«Mes détracteurs sont connus de tous les Thiessois»
Pour sa part, le maire de Thiès-Ouest, Dr Mamadou Djité, apportant la réplique à ses «détracteurs», souligne : «L’essentiel des auteurs de cette entreprise politicienne funeste de destruction d’un homme, quant à eux, sont connus de tous les Thiessois. Pour saisir les contours de cette campagne de délation, il faut remonter le temps, dans un passé récent. Après mon choix pour porter l’étendard de la Coalition Yewwi askan wi (Yaw) sur une liste de 8 prétendants, les frustrations vont surgir. Chacun va le manifester à sa manière. Certains ont préféré quitter comme Pencco, d’autres vont rester tout en essayant d’avaler la pilule amère, sans jamais y parvenir. C’est le cas de mon ex-premier adjoint. Pour lui et les autres, «personne ne me connaît», c’est l’argument brandi. J’étais le seul à croire en ma victoire. Pour preuve, tous les autres candidats non retenus ont décidé d’aller se réfugier dans la liste proportionnelle, se tailler une bonne place pour s’assurer d’être élu conseiller.»
Le maire Djité fait remarquer qu’«à la suite de notre victoire, j’ai tout fait pour les associer à la gestion en leur confiant des postes de responsabilité stratégiques, mais c’était toujours en deçà de leurs prétentions : ils voulaient être des maires. En conséquence, ils veulent être à ma place. Or, seule une personne peut être aux commandes. Durant les 2 ans qu’on a passé ensemble, j’ai tout fait pour satisfaire leurs caprices politiques, j’ai géré dans la douleur leurs humeurs et états d’âme. Malgré tout, ils complotent avec nos adversaires d’hier pour me barrer la route. A trois reprises, ils ont empêché le vote de délibérations, soldé toujours par un échec cuisant. Autrement dit, je suis parvenu à faire passer nos deux budgets successifs sans une grande partie de la Coalition Yaw».
Le Secrétaire général communal du Pur (Parti de l’unité et du rassemblement) dit, à la lumière de cette «atmosphère d’hypocrisie et de mauvaises intentions», avoir pris la résolution de «me départir de l’esprit de la coalition faîtière, qui avait cessé d’animer mes principaux alliés depuis la nuit des temps». Il dit également refuser d’être «l’otage de personnes qui veulent ma perte et qui œuvrent nuit et jour pour que j’échoue. Car ils veulent me remplacer à tout prix. Ils manœuvrent pour que je sois destitué ou que je ne termine pas le mandat parce que l’institution est bloquée». Le maire de Thiès-Ouest rappelle : «Je suis élu et bien élu, car étant le premier maire de la commune à être élu au suffrage universel direct.» Il dit assumer «la rupture avec la Coalition Yaw au niveau de Thiès-Ouest, ayant décidé de tourner cette page et de fonder une nouvelle majorité composée de conseillers sans esprit d’obédience politique. Ce qui compte uniquement, c’est d’accompagner et de soutenir le maire pour le reste du mandat, à faire plus de réalisations dans tous les domaines». Selon lui, «en deux ans, le bilan est déjà élogieux».
Correspondant