La justice reproche à l’ancien Président d’avoir bénéficié de rétro-commissions d’un groupe de Btp pour l’achat d’un luxueux appartement.

L’ancien Président Luiz Inácio Lula da Silva a été condamné en première instance mercredi à 9 ans et 3 mois de prison pour corruption et blanchiment d’argent, dans le cadre de l’enquête Lava Jato («lavage express»), une tentaculaire affaire politico-économique. Lula, qui n’a pas été arrêté, a la possibilité de faire appel de cette décision. Si elle est confirmée en deuxième instance, l’ancien Président (de 2003 à 2010) sera inéligible et ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de 2018, comme il en a manifesté le désir.
Le juge Sergio Moro, du Tribunal de Curitiba (Sud du Brésil), avait lancé les poursuites contre le fondateur du Parti des travailleurs (Pt, gauche) en septembre 2016, lui reprochant d’avoir bénéficié des largesses d’Oas, un groupe de Btp, à hauteur de 3,7 millions de réais (1 million d’euros). Les procureurs chargés de l’enquête soutenaient qu’Oas avait reversé à Lula «une partie des sommes illicitement perçues lors de la passation de marchés truqués par Petrobras», le géant pétrolier public brésilien, «à travers l’achat, la personnalisation et la décoration» d’un triplex dans la station balnéaire de Guaruja, dans l’Etat de Sao Paulo. D’après le parquet, l’ex-Président avait connaissance de l’origine frauduleuse de ces fonds.
Lula avait mis une option et payé une avance en vue de l’achat de cet appartement alors en construction, avant de renoncer à son acquisition. Le triplex était au moment de l’enquête toujours au nom d’Oas, et Lula contestait en être le propriétaire. Sa femme, Maria Leticia, avait également fait l’objet d’une inculpation.
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