Outre-Manche, beaucoup imputent la crise actuelle à l’ancien Pre­mier ministre britannique dont le livre “For a Record” paraîtra le 19 septembre prochain.

Un parfum de “boycott” flotte dans l’air… David Came­ron s’apprête à se rappeler au (bon ?) souvenir des Britan­niques avec la parution, le 19 septembre prochain, de son “livre-testament” For A Record. Un ouvrage dans lequel il revient avec candeur, à travers 752 pages, sur sa carrière politique, en tant que Premier ministre britannique. Seule­ment voilà, pour beaucoup de nos voisins outre-Manche, l’Anglais est en grande partie responsable de la crise actuelle autour du Brexit, ayant démissionné juste après le référendum de juin 2016. Il semble donc que certains auraient décidé de le lui faire payer en boycottant ce livre pourtant attendu, rapporte The Guardian.
Selon les informations du quotidien britannique, plusieurs librairies indépendantes ont ainsi fait savoir qu’elles ne stockeraient pas l’ouvrage, au prix affiché de 25 livres sterling, et ce par égard pour leur clientèle davantage partisane d’un maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, ou aux tendances politiques plus à gauche. «Une ou deux personnes nous le demanderont peut-être, mais je ne vais pas en faire toute une affaire», confirme ainsi la patronne de la librairie Broadway Bookshop, à Hackney, au nord de Londres.

Top ou flop ?
Et les pré-commandes ne seraient pas non plus au beau fixe. The Guardian a relevé que For A Record figurait, jeudi 12 septembre, à la 335e place des livres les plus demandés sur Amazon. Pas de quoi prédire un succès fou, avance le quotidien. Une opinion que ne partage toutefois pas l’un des responsables des librairies Waterstones, James Daunt, qui confie dans les colonnes du journal : «Nos premières prévisions indiquent que le livre sera très populaire (…) bien que tant qu’on ne l’a pas en rayon on ne peut bien évidemment pas réellement savoir.» Et de préciser que le souci des biographies politiques est qu’elles restent des objets littéraires «fébriles». «Certaines décollent et d’autres sont un four sans que cela ne soit nécessairement lié au contenu», explique James Daunt.
Dans ce cas précis, les enjeux sont particulièrement importants. L’ouvrage de David Cameron sera en rayon un peu plus d’un mois avant la date fixée par Boris Johnson pour le Brexit, et ce alors que la perspective d’un no deal reste bien vive et que le gouvernement et le Parlement britanniques se déchirent. Un timing loin d’être idéal donc. Harper Collins, l’éditeur, joue gros, après avoir acheté les droits de l’ouvrage en 2016 pour la somme évoquée de 800 000 livres.
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