L’année de la culture décrétée par Macky Sall vit ses derniers jours. Et cela se sent dans le nouveau budget du département. En effet, de 27 milliards 088 millions 36 mille 740 francs Cfa en 2017, Abdou Latif Coulibaly, pour 2018, devra se contenter de 23 milliards 070 millions 792 mille 460 Cfa. Soit une baisse de 4 milliards 17 millions 244 mille 280 francs Cfa en valeur absolue et 14,83% en valeur relative. Les députés, qui avaient l’occasion hier de l’interroger sur cette baisse, ont préféré «quémander» de l’aide pour leurs artistes. Ce à quoi le ministre a répondu en indiquant qu’une enveloppe de 10 milliards est prévue dans ce présent budget à cet effet.

Le budget du ministre de la Culture a enregistré une baisse de 4 milliards 17 millions 244 mille 280 francs Cfa en valeur absolue et 14,83% en valeur relative. De 27 milliards 088 millions 36 mille 740 francs Cfa en 2017, Abdou Latif Coulibaly devra se contenter de 23 milliards 070 millions 792 mille 460 francs Cfa. Loin de s’inquiéter de cette baisse, la majorité des 34 intervenants a réclamé, pour la plupart, des aides pour les artistes de leurs départements. A ce titre, renseigne le ministre de la Culture, un enveloppement de 5 milliards 112 millions Cfa est prévu pour l’aide directe des acteurs et la production culturelle. Et 5 autres milliards Cfa pour «pour soutenir le patrimoine culturel, soit pour le renforcer ou de le faire exister».
Pour contrecarrer cette situation de main tendue des artistes, le député et non moins ancien ministre de la Culture, Mamadou Diop Decroix, a proposé de trouver les voies et moyens de faire du secteur un levier de développement économique. Ainsi, il invite Latif Coulibaly, «s’il le souhaite», à se pencher sur un projet, qu’il avait laissé dans ce département, de complexe culturel de Gorée qui pourrait «rapporter au Sénégal 1 milliard chaque année».
Outre cette proposition, Decroix a souhaité que la Culture soit arrimée à l’économie numérique pour être plus compétitive. Ce que partage Latif Coulibaly qui s’est demandé : «Pourquoi l’ancien régime ne l’a pas fait ?» Le ministre de la Culture a estimé que «s’ils ont identifié un certain nombre de projets pertinents, il avait tout le loisir de les financer. On a quand même financé le Fesman pour 102 milliards de francs Cfa. Il avait largement le temps et les moyens de le faire. Nous avons défini un certain nombre de projets sur lesquels nous travaillons». Abdou Latif Coulibaly a notamment rassuré que le gouvernement travaille à intégrer les Tics dans la Culture. Mais, précise-t-il, «les Tics sont là avant 2000. On pouvait les intégrer de manière astucieuse pour en faire un levier de développement de la Culture». C’est en ce sens qu’il faut comprendre, d’après Latif Coulibaly, l’ambition du gouvernement de «mettre un complexe cinématographique à Dakar. Tous les maillons de la chaine seront à Dakar. C’est en utilisant les tics que nous avons lancé le processus de réouverture des salles de cinéma avec le système de diffusion numérique qui nous permet de nous abonner à Paris pour avoir les vidéos dans nos salles». Après avoir critiqué l’ancien régime pour son manque de vision pour l’édification de certains lieux culturels, Latif Coulibaly informe qu’entre 1 et 2 milliards sont chiffrés à propos des retombées économiques tirées de la réalisation de films au Sénégal.
Interpellé sur les 75 millions de francs que Youssou Ndour a injecté dans la mutuelle de santé des artistes, Abdou Latif Couli­baly attend que «cet argent soit dans les caisses pour évoquer les perspectives». Néan­moins, le ministre de la Culture a rappelé que l’Etat a subventionné cette mutuelle à hauteur de 35 millions de francs Cfa. Dans la même veine, il a informé que l’Etat a «identifié, pour l’instant ce n’est pas encore confirmé, 450 mille artistes ou potentiels». C’est pourquoi, a-t-il précisé, que «nous ne pouvons pas soutenir toutes les incitatives qui y émanent. Nous sommes obligés de soutenir les activités labélisées».
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