Budget du ministère de l’Industrie et du commerce : 90% des crédits orientés vers l’investissement


Le projet de budget 2026 du ministère de l’Industrie et du commerce, qui a été adopté hier par les députés, est arrêté à 355 milliards 933 millions 222 mille 920 francs Cfa en Autorisations d’engagement (Ae) et à 150 milliards 134 millions 635 mille 433 francs Cfa en Crédits de paiement (Cp). Défendant le projet de budget, le ministre Serigne Guèye Diop a précisé que plus de «90% des crédits du ministère sont orientés vers l’investissement, en cohérence avec l’objectif de transformation structurelle». Il a rappelé que «le gouvernement a fait le choix d’accorder à l’industrie et au commerce, une place centrale dans la stratégie de transformation économique, comme en témoigne la hausse de plus de 200% du projet de budget du ministère, désormais essentiellement orienté vers l’investissement».
M. Diop a indiqué qu’en dépit de la hausse substantielle des crédits du ministère de l’Industrie et du commerce, qui atteignent environ 419 milliards de francs Cfa, des efforts supplémentaires restent nécessaires pour hisser ce secteur au niveau des ambitions de «Sénégal 2050». Il a toutefois relevé que le secteur secondaire, incluant l’industrie, ne représente encore qu’environ 24% du Pib, alors que le secteur tertiaire en capte plus de la moitié. Selon lui, cette situation pose une question d’équité dans la répartition des revenus et justifie le choix de miser sur l’industrialisation et la souveraineté alimentaire.
Abordant la nouvelle politique industrielle, Serigne Guèye Diop a indiqué qu’elle repose sur une stratégie d’industrialisation endogène visant à répartir plus équitablement les activités industrielles sur le territoire, à réduire la dépendance aux importations et à soutenir le secteur privé national. Dans ce cadre, le gouvernement s’est engagé à mettre en place huit pôles industriels régionaux, qui couvrent les quatorze régions et les quarante-six départements, sous la coordination de l’Agence d’aménagement et de promotion des sites industriels (Aprosi). Il a aussi rappelé que Dakar concentre encore près de 80% des industries et que l’objectif est de corriger progressivement ce déséquilibre en développant des zones industrielles à Touba, Bignona, Djibidione et dans d’autres localités, avec des vocations sectorielles différenciées concernant des domaines tels que l’automobile, l’agroalimentaire, le textile, entre autres.
S’agissant spécifiquement de la zone industrielle de Bignona et de la plateforme intégrée, le ministre a reconnu que «des problèmes de conception ont été identifiés. Ces plateformes, dira-t-il, seront restructurées pour devenir de véritables pôles industriels et logistiques, avec un élargissement significatif des superficies jusqu’à 50 hectares, de sorte que l’ensemble des départements de la zone sud du pays puissent bénéficier des retombées industrielles et logistiques. Il a annoncé qu’un financement important, notamment de la Banque africaine de développement (Bad), d’un montant de 30 millions de dollars, a été mobilisé pour appuyer la mise en place d’une autre zone industrielle dans le département de Bignona».
Par Dialigué FAYE – dialigue@lequotidien.sn



