Budget – Retard dans la publication des rapports trimestriels d’exécution : Cheikh Oumar Sy bat en brèche les explications de Ckeikh Diba

Le président de l’Observatoire de suivi des indicateurs de développement économique en Afrique (Osidea) rejette les arguments du ministre des Finances et du budget par rapport au retard noté dans la publication des rapports trimestriels d’exécution budgétaire. «On ne change pas les règles en cours de jeu. C’est une faute», a dénoncé hier, Cheikh Oumar Sy, en marge d’un atelier de plaidoyer pour l’accès des Petites et moyennes entreprises (Pme) aux Modes appropriés de règlement de différend (Mard).
Cheikh Oumar Sy, président de l’Observatoire de suivi des indicateurs de développement économique en Afrique (Osidea), considère que le ministre des Finances et du bud- get a bafoué la loi organique relative aux lois de finances et le Code de transparence dans la gestion des finances publiques, «constituant un outil fonda- mental de redevabilité et d’in- formation à l’intention des citoyens, des parlementaires et des partenaires techniques et financiers». «Les rapports d’exécution budgétaire constituent des baromètres pour les investisseurs les partenaires techniques et financiers pour
savoir exactement comment les derniers publics ont été utilisés. A cet effet, c’est une obligation de respecter la publication de ces rapports», a martelé l’ancien député.
Le ministre Diba a annoncé, via un communiqué, avoir pris la décision de différer la publication des rapports d’exécution budgétaire du 4e trimestre 2024 et du 1er trimestre 2025 pour répondre aux «exigences de sincérité et de fiabilisation des données budgétaires». Dans le même document, Cheikh Diba fait part d’une «réforme profonde en matière de gestion budgétaire» en cours.
Malgré tout, estime le président de l’Osidea, «le ministère de Finances devait respecter le calendrier. S’il y a des réformes à engager pour un changement d’approche, il devait attendre le Débat d’orientation budgétaire pour en parler aux députés. Mais on ne peut pas changer les règles en cours de jeu. C’est une faute. Le ministre des Finances et du budget doit sortir expliquer aux Sénégalais les tenants et les aboutissants. Il ne doit pas se limiter à la publication d’un simple communiqué», a indiqué hier, M. Sy, en marge d’un atelier de plaidoyer pour l’accès des petites entreprises aux Modes appropriés de règlement de différend (Mard).
Cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui à l’amélioration de l’accès à la justice pour les acteurs économiques du Sénégal (Pamejas). Mis en œuvre par l’Osidea en partenariat avec la Coopération allemande (Giz), ce projet vise à promouvoir et faciliter l’accès des petites entrepri- ses aux Mard, notamment la médiation, la conciliation et l’arbitrage, pour une justice commerciale plus efficace.
Ces Mard, d’après les spécialistes, «constituent une approche plus rapide confidentielle et moins coûteuse pour résoudre les différends commerciaux. Malgré leurs nombreux avantages, ces mécanismes restent peu exploités en raison de barrières structurelles et institutionnelles.
Leur intégration dans le paysage économique sénégalais est une priorité, notamment pour les petites entreprises qui peinent à faire face aux coûts élevés et aux délais des procédures judiciaires. En favorisant la médiation et la conciliation, elles peuvent non seulement résoudre leurs litiges efficacement, mais aussi préserver leurs relations d’affaires, ce qui est crucial pour leur pérennité».
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