Le Gouvernement se donne les moyens de protéger le pouvoir d’achat des Sénégalais. Pour ce faire, une hausse de 440,6% a été enregistrée sur le budget du ministère du Commerce. Ainsi de 22 milliards, le budget est passé à plus de 122 milliards. Près de 100 milliards de francs Cfa vont être destinés aux subventions.
Par Malick GAYE –

440,6 %, c’est le taux de la hausse du budget du ministère du Commerce, de la consommation et des Petites et moyennes entreprises pour l’exercice de 2023. De 22 milliards Cfa en 2022, le ministère de Abdou Karim Fofana va bénéficier de 122 milliards 235 millions 696 mille 379 francs Cfa. Cette augmentation de plus de 100 milliards de francs Cfa par rapport à l’année dernière s’explique par les subventions sur les denrées de première nécessité pour limiter au maximum la hausse généralisée des prix.

Une situation expliquée par le ministre des Finances et du budget. Selon Mamadou Moustapha Ba, 620 milliards de francs Cfa, c’est le montant des subventions en 2022. 120 milliards de francs Cfa ont été investis pour la revalorisation salariale de 165 mille agents. 300 milliards de francs Cfa ont été alloués au secteur de l’énergie. La somme comprend les compensations tarifaires, les pertes commerciales sur les produits pétroliers, le gaz et enfin, légalisation du prix de l’essence et du gasoil sur l’étendue du territoire qu’on appelle le différentiel transport. 43, 4 milliards de francs Cfa pour les 543 mille familles vulnérables et la renonciation de recettes et le soutien aux prix des denrées, 157 milliards de francs Cfa. L’impact des mesures d’atténuation de la hausse des prix mondiaux sur les recettes a coûté au Sénégal 42 milliards de francs Cfa, selon les projections. En fin août, 38,755 milliards n’ont pas été perçus. Soit 92% du total projeté. «Si la conjoncture perdure, les projections tendancielles porteront l’impact fiscal des mesures de soutien aux prix à 58,133 milliards Cfa», a-t-il détaillé.

Interpellé sur l’application des 11 mesures prises par le Gouvernement pour protéger le pouvoir d’achat, il affirme qu’on «n’a pas décider de baisser les prix sans concertation. On a commencé par appeler les industriels, les consommateurs etc. On a passé au peigne fin tous les problèmes du secteur. On a même fait des études poussées avant de prendre ces 11 mesures. Le premier ministre a demandé l’avis de l’administration avant de soumettre la proposition au chef de l’Etat», a répondu le ministre du Commerce.

Qui informe que 2275 boutiques ont été contrôlées 2 jours après l’application des 11 mesures. Sur ce nombre 689 commerçants ont été verbalisés. Abdou Karim Fofana affirme que ses services sont en train de sillonner le pays pour contrôler l’effectivité des mesures. S’agissant du loyer, le ministre du Commerce ne comprend pas ceux qui disent que la baisse décidée va impacter négativement les bailleurs. «Selon l’Ansd, depuis 2004 le loyer a connu une hausse de 240%, alors que les matériaux de construction n’ont augmentés que de 48%. C’est pourquoi on a voté la loi en 2014. Cette baisse est effective. J’en veux pour preuve le nombre de contentieux reçu rien qu’à Dakar. 11 mille contentieux ont été enregistrés. 10500 ont été vidés, le reste est au tribunal», a informé Abdou Karim Fofana.

Ciment, le coût diffère en fonction de la région
Abdou Karim Fofana affirme que le prix du ciment ne peut pas être appliqué de manière uniforme sur l’étendue du territoire. Les différences notées sont en fonction du coût du transport combiné à la marge. Le prix de la tonne de ciment s’avère plus élevée dans la plupart des pays de la sous-région. On espère que la politique d’industrialisation du Sénégal impulsera l’implantation d’autres cimenteries pour y remédier.

Le ministre du commerce est revenu sur la nécessité d’augmenter la durée d’amortissement pour la porter à plus de 10 ans, puisse qu’un bien immobilier, du point de vue comptable, est amorti à près de 20 ans normalement. Une baisse du loyer sera observée. Un organe de régulation va être institué. Il sera doté de pouvoir lui permettant de réaliser des études sur le coût devant être arrêté pour chaque zone et d’un pouvoir de médiation pour amener les parties à régler leurs différends à l’amiable.

Il a précisé que des droits de portes ont été annulés et d’autres suspendus. Une baisse a aussi été appliquée sur d’autres à côté de l’augmentation des salaires des agents de l’Etat, pour soutenir le pouvoir d’achat. C’est dans ce sens qu’une discussion est engagée avec Dubaï port world (Dpw) et les manutentionnaires pour arriver à des tarifs forfaitaires et ainsi diminuer le prix des conteneurs.
mgaye@lequotidien.sn