24 heures après la prise du pouvoir au Burkina Faso, le Président français, Emmanuel Macron, a «condamné le coup d’Etat», pendant que des Burkinabè ont manifesté leur soutien aux militaires putschistes. Qui ont annoncé leurs premières mesures.Par Malick GAYE – 

Comme à l’accoutumée, les communiqués condamnant le putsch s’égrainent moins de 24 heures après la démission de l’ancien Président, Roch Marc Christian Kaboré. Cette fois-ci, c’est à l’Europe de faire la même chose, comme pour le Mali et la Guinée. Emmanuel Macron a «eu de premiers échanges avec les dirigeants de la région». «J’en aurai dans les prochains jours», a déclaré le Président français, en marge d’un déplacement. «Très clairement, comme toujours, nous sommes aux côtés de l’organisation régionale qu’est la Cedeao, pour condamner ce coup d’Etat militaire.»

Soutien des Ouagalais
Pour marquer leur solidarité au Mpsr, plusieurs manifestants se sont retrouvés à la Place de la Nation de Ouagadougou ce 25 janvier 2022. Armés de sifflet, pancartes, vuvuzelas, du drapeau du Burkina Faso, des jeunes ont manifesté leur soutien au Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et ses camarades.
Victor Dieudonné Windinga, professeur à la retraite et âgé de 65 ans, a également salué le geste du Mpsr. «J’ai toujours dit qu’il faut que les jeunes prennent en main leur destin. Parce que notre génération est finie. Je suis promotionnaire à Roch Kaboré et Salif Diallo était mon copain. Nous avons vu, en luttant, comment les choses glissaient. On a donné des conseils, on a tout fait pour qu’ils redressent la barre. Mais rien n’y fit. Nous bénissions le Bon Dieu d’être dans cette situation où le pays est libéré, où nous pourrons maintenant nous attaquer aux vrais problèmes, à savoir la question de l’insécurité et la question du développement», a-t-il indiqué à Burkina24.
Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (Mpsr), a rencontré ce 25 janvier 2022, la hiérarchie militaire ainsi que les secrétaires généraux (Sg) des départements ministériels.
Les frontières avaient été déclarées fermées le 24 janvier, jusqu’à nouvel ordre. Mais, la réouverture des frontières aériennes a été annoncée à compter de ce jour, le 25 janvier.
Les nouvelles autorités ont également fait savoir que la fermeture des frontières terrestres ne concerne pas les véhicules et camions humanitaires, ceux transportant les produits et denrées de première nécessité et les produits et équipements destinés aux Forces de défense et de sécurité.
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