Burkina Faso – Suspecté de fomenter un coup d’Etat : Le Colonel Emmanuel Zoungrana arrêté

Le Colonel Emmanuel Zoungrana a été arrêté par la gendarmerie au Burkina Faso, le 10 janvier passé. Il est suspecté de vouloir fomenter un coup d’Etat. Une situation qui rappelle celle du Mali.Par Malick GAYE
– La décision politique d’isoler le Mali, en observant l’évolution de la situation en Guinée, par la Communauté ouest-africaine, semble être motivée. En effet, en sanctionnant lourdement le Mali, la Cedeao et l’Uemoa espèrent tuer dans l’œuf, toute volonté des Armées de confisquer le pouvoir. Et les faits semblent d’ores et déjà donner raison à ces deux organisations sous-régionales.
Au Burkina Faso, un Colonel de l’Armée a été arrêté le 10 janvier passé. On lui prête des ambitions inavouées de fomenter un coup d’Etat. Il s’agit du Colonel Emmanuel Zoungrana, Chef de corps du 12ème Régiment d’infanterie commando et Commandant du secteur ouest du Groupement des forces de sécurisation du Nord. Il n’est pas le seul à être mis aux arrêts par la gendarmerie burkinabè. Plusieurs autres militaires «complices» ont été appréhendés. Pour le moment, aucune autorité ne s’est prononcée sur cette arrestation. Une communication du gouvernement est attendue incessamment.
Cette arrestation rappelle quelque peu l’affaire de l’ancien ministre de la Transition, Auguste Denise Barry. Il a été arrêté le 30 décembre 2017, pour «tentative présumée de déstabilisation du pouvoir». Il faut noter que la situation au Burkina Faso est compliquée. En effet, en croisade contre le terrorisme, le gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré peine à trouver une solution efficiente.
Entre remaniements et attentats, l’Exécutif burkinabé se fragile. La réélection de Roch Marc Christian Kaboré en 2020, n’a visiblement pas eu l’effet escompté. En effet, depuis le mois d’avril, une trentaine d’attentats ont été enregistrés. La nomination de Lassina Zerbo, autorité onusienne et ancien Secrétaire exécutif de l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Otice) le 10 décembre dernier, résume parfaitement la situation. Et ce, malgré les quelques victoires militaires contre les terroristes. L’impression est que Ouagadougou cherche la solution de sa stabilité !
mgaye@lequotidien.sn