Le nouvel exécutif burkinabè a été dévoilé lundi soir par le secrétaire général du gouvernement, Alain Thierry Ouattara, à la télévision nationale. On note deux départs majeurs et cinq arrivées. Jean Claude Bouda, qui prend les rênes de la Défense, est l’un des grands promus.

La nouvelle équipe gouvernementale du Burkina Faso, toujours dirigée par le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, comprend 32 membres contre 29 précédemment. Le premier Conseil des ministres après ce remaniement «technique» dans un gouvernement qui ne compte que six femmes a eu lieu mardi 21 février autour du Président Roch Marc Christian Kaboré.
Quatre nouveaux ministres y font leur entrée, comme l’ancien gouverneur Siméon Sawadogo qui prend le portefeuille de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Le Pr Filiga Michel Sawadogo, pourtant membre du parti présidentiel, quitte l’exécutif au profit de Alkassoum Maïga qui aura à charge désormais l’Enseigne­ment supérieur. A l’Economie numérique, Aminata Sana fait les frais de la polémique suscitée par l’affaire des tablettes du chinois Huawei aux députés. Elle est remplacée par Hadja Fati­mata Ouédraogo.
Alfa Omar Dissa, qui gérait le vaste ministère de l’Energie et des mines et carrières, se voit recentré sur l’Energie alors que les Mines et carrières sont confiées au député Oumarou Idani. Enfin, Smaila Ouédraogo, l’ancien ministre de la Santé, décrit comme un proche du président de l’Assemblée nationale, Salif Diallo, et qui était au cœur d’un conflit «juridique» avec le directeur général de la Centrale des médicaments essentiels génériques, atterrit au ministère stratégique de la Jeunesse et de l’emploi. C’est désormais l’agrégé en santé publique, Nicolas Méda, qui pilotera le département de la Santé.

Les ministères régaliens aux mains des proches du Président
Les ministères régaliens restent aux mains des proches du Président Kaboré. Alpha Barry conserve les Affaires étrangères, idem pour la grande argentière burkinabè Hadizatou Rosine Sori-Coulibaly qui reste au portefeuille de l’Economie, des finances et du développement.
Quant au très influent et controversé Simon Compaoré, il perd l’Administration territoriale et la décentralisation, mais garde la Sécurité. Enfin, Jean-Claude Bouda, ce fidèle du Président Kaboré, est propulsé au poste sensible de ministre de la Défense. C’est une véritable promotion pour celui qui officiait comme ministre de la Jeunesse puisqu’il succède au Président Kaboré lui-même.
A ce poste, M. Bouda, qui a dirigé pendant plus d’une décennie le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (Siao), devra poursuivre le chantier de la réforme de l’Armée et mener l’offensive dans un Nord confronté aux agressions répétées des groupes terroristes. En décembre dernier, une attaque contre une position de l’Armée à Nassoumbou revendiquée par le prédicateur radical, Malam Dicko, avait causé la mort de douze soldats burkinabè.
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