L’Etat du Burkina, confronté depuis 2015 aux attaques meurtrières des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaida et à l’Etat islamique, cherche à trouver une solution à la question terroriste.
Le président de la Transition au Burkina Faso, le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a décidé en effet de créer deux «zones d’intérêt militaire» où toute «présence humaine est interdite», dans le Nord du pays, afin de lutter contre les violences djihadistes meurtrières.
De la bouche du commandant des opérations du théâtre national, le Lieutenant-Colonel Yves Didier Bamouni, le lundi 20 juin, le président a réuni le Conseil supérieur de défense nationale (Csdn) «autour de la situation sécuritaire toujours préoccupante» dans le pays, «en dépit des efforts déployés par les forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le terrorisme». Qui ajoute : «Le Csdn a décidé de la création de deux zones d’intérêt militaire notamment dans les régions de l’Est et du Sahel [Nord]». Cette décision, d’après toujours l’officier supérieur des armées burkinabè, a été prise «pour plus d’efficacité dans les épreuves de lutte contre l’hydre terroriste».
Une partie de la province du Soum (nord), frontalière avec le Mali, et les réserves protégées entre Pama et le parc du W (Est), réputées pour être des repaires de djihadistes, sont les zones concernées par la mesure prise par les autorités du Burkina. Dans ces secteurs, toute activité ou présence humaine sera interdite au risque de s’exposer «aux opérations militaires qui y seront conduites sous peu», a précisé M. Bamouni. Ces annonces interviennent dix jours après le massacre de Seytenga (nord), où 86 civils ont été tués par des djihadistes – une des pires tueries de l’histoire du pays.
Le Csdn a également décidé de créer une brigade de veille et de défense patriotique, qui va regrouper l’ensemble des Volontaires pour la défense de la patrie (Vdp), des supplétifs civils déjà engagés dans la lutte anti-djihadiste dans les différentes communes du pays. Le Lieutenant-Colonel Bamouni a également prévenu que tout membre des forces armées qui abandonnerait sa position ou son matériel «s’exposera à des poursuites disciplinaires et pénales».
Avec Le Monde