Deux commissariats situés dans la province du Soum, près de la frontière malienne, ont été frappés par des attaques quasi simultanées de jihadistes de Ansarul islam dans la nuit de lundi à mardi, selon des sources sécuritaires. D’après un bilan communiqué par le Haut-commissaire du Soum, les deux atta­ques ont fait un blessé parmi les Forces de l’ordre.

«Il n’y a pas eu de mort. Une femme de policier a été blessée», a affirmé à l’Afp Mohamed Dah, Haut-commissaire de la province du Soum, à propos des attaques menées par des jihadistes à moto dans les localités de Baraboulé et Tongomayel.
A Tongomayel, les assaillants «ont emporté deux motos et en ont brûlé 16. Ils ont incendié le commissariat et accroché un écriteau en arabe» sur lequel figure le nom de Ansarul islam, a précisé Mohamed Dah. Tandis qu’à Baraboulé, les assaillants ont «emporté deux motos, brûlé deux autres et criblé le commissariat de balles», a-t-il précisé. «Lors de leur repli», ils ont «saccagé les portes de la préfecture (voisine de Dyguel) et volé deux ordinateurs».
Dans la nuit, Mohamed Dah avait affirmé que les attaques avaient eu lieu «quasi simultanément» et qu’un «renfort militaire avait été envoyé sur les lieux». Il évoquait également la possibilité d’une «diversion» des jihadistes pour attirer les Forces de sécurité et pour pouvoir «attaquer des cibles plus importantes».

Ansarul islam dans le viseur des autorités
Ces attaques surviennent alors que le 25e Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) bat son plein. L’événement attire chaque année des dizaines de milliers de cinéphiles, dont de nombreux étrangers, dans la capitale burkinabè, située à 210 km au sud de Djibo. Le gouvernement avait assuré avoir pris des mesures spéciales pour protéger ce célèbre festival qui est l’occasion pour le pays de rayonner positivement à travers le continent et le monde.
Mais ces attaques rappellent l’acuité de la menace islamiste qui pèse sur le pays. Le groupe Ansarul islam, qui a signé ces offensives, sévit depuis plusieurs mois dans le nord du Burkina. Dirigé par le Burkinabè Malam Ibrahim Dicko, il avait revendiqué l’attaque, le 16 décembre, d’un détachement de l’Armée à Nassoumbou, également dans la province du Soum, qui avait fait douze morts et traumatisé le pays.

Des attaques récurrentes depuis 2015
Ce raid jihadiste est le plus meurtrier jamais perpétré contre l’Armée dans ce pays. Il s’agissait alors de la seconde attaque visant l’Armée depuis le début des attaques jihadistes au premier trimestre 2015 au Burkina Faso. En octobre 2016, la première attaque avait fait six morts – quatre militaires et deux civils -, les deux civils ayant été probablement tués par des «tirs amis».
Frontalier du Mali et du Niger, le nord du Burkina est le théâtre d’attaques jihadistes régulières depuis 2015. Les attaques jihadistes au Burkina Faso sont surtout concentrées dans le nord du pays. Mais le 15 janvier 2016, un commando de trois assaillants a tué 30 personnes et fait 71 blessés en plein cœur de la capitale Ouagadougou. Une attaque revendiquée par le groupe Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).
jeuneafrique.com