Cadre de vie – Pour limiter les risques de catastrophes naturelles : L’Etat gagnerait à freiner l’exode rural
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L’édition 2020 du Rapport sur l’état de l’environnement au Sénégal (Rees) décerne un satisfecit à la politique environnementale du Sénégal. Pour autant, il souligne que des efforts doivent être faits sur le cadre de vie, en maintenant les populations rurales dans leurs zones d’origine pour réduire le risque de catastrophes naturelles.Par Malick GAYE
– C’est un outil scientifique qui se veut être une aide à la prise de décision politique. Le Rapport sur l’état de l’environnement au Sénégal (Rees) a été rendu public hier. Publié chaque 5 ans, le Rees de l’édition 2020 s’articule autour de 10 chapitres. A propos de l’énergie, le Rees constate une évolution de 15,3% entre 2012 et 2018. Ainsi, de 1648 villages électrifiés en 2012, le pays est passé à 4583 villages électrifiés, soit un taux de 42,3% de couverture énergétique en 2018. Ce qui fait dire au Rees qu’«une énergie durable, accessible à tous et respectueuse de la nature» avec la découverte des hydrocarbures, attend le Sénégal.
Néanmoins, souligne le rapport, «la prise en compte de la dimension environnementale dans le secteur de l’énergie, mérite une plus grande attention. Même si le Code de l’environnement soumet tous les projets énergétiques à une étude d’impact environnemental et social, le suivi évaluation des impacts occasionnés, particulièrement par les projets, doit être plus rigoureux».
Etablissements humains et cadre de vie
Le Rees indique aussi que le taux de croissance de la population urbaine est nettement plus élevé que celui de la population rurale, causé par les mouvements migratoires des campagnes au profit des zones urbaines.
En ce qui concerne le milieu rural, il reste marqué par l’évolution des espèces agricoles, avec des conséquences négatives sur l’environnement à cause de la pollution des eaux, des sols et de l’air, du fait de l’utilisation des engrais chimiques et produits phytosanitaires, de la destruction de la végétation, et sur la santé avec la transformation de pathologies et zoonoses. Ainsi, mentionne le rapport, les établissements humains sont confrontés à des défis environnementaux, que sont : «La gestion des risques naturels, la gestion des risques technologiques et industriels, la gestion des risques urbains et celle des déchets.»
Vulnérabilité et gouvernance climatique
Selon toujours le Rees, l’ensemble des études réalisées au Sénégal montre une baisse de la pluviométrie à l’horizon 2035. Et pour se parer à toute éventualité, le Rees conseille de «mieux planifier le développement national, en tenant compte des menaces induites par les changements climatiques». C’est dans cette logique que les scientifiques ont applaudi le mix énergétique que le Sénégal a opéré, avec la centrale solaire de Bokhol, Ten Mérina et celle de Malicounda.
Biodiversité et services écosystémiques
«Bien gérer la biodiversité, c’est aussi assurer la bonne santé de tous !», le Rees en est persuadé. Le rapport souligne que le Sénégal a une diversité biologique fondamentale pour les populations humaines. Les 8225 espèces qui y sont recensées, sont réparties entre les animaux (4330), les végétaux (3645) et les champignons (250). «Cependant, les pressions notées sur cette diversité biologique, ont entrainé son érosion progressive (…) Il faut noter que les superficies forestières sont passées de 9 348 000 ha en 1990, à 8 188 000 ha en 2017. Le taux annuel de changement de la superficie forestière de 2016 à 2019, est de -0,49. La superficie des forets a diminué d’environ 6,9%, entre 2001 et 2016. La dégradation se poursuit et affecte même des sites sacrés.»
mgaye@lequotidien.sn