La défense de l’ex-Président tchadien, Hissein Habré, n’est pas d’accord de la procédure adoptée avec la Chambre africaine extraordinaire d’assises d’appel. La défense, qui a vu presque toutes ses demandes rejetées, soutient pour autant qu’elle va aborder ce procès qui s’ouvre ce matin avec sérénité.
Le procès en appel de l’ex-Président du Tchad s’ouvre ce matin au Palais de justice de Dakar. Mais déjà, la défense, commise d’office, décrit la procédure d’appel qui consiste à statuer en droit. «Cette procédure adoptée par la Chambre d’appel ne (leur) convient nullement», soutient Me Mbaye Sène. Pour autant, indique la robe noire, lui et ses collègues vont aborder le procès de ce matin avec «la sérénité habituelle». Même s’ils ne sont pas d’accord, cela ne les empêchera pas de parachever leur mission.
Me Sène est revenu sur la décision partielle rendue par la Chambre d’assises d’appel qui rejette presque toutes les demandes d’appel de la défense, notamment sur l’audition de 8 témoins dont Idris Deby, les co-accusés de Habré et la dame Khadija Hassan Zidane dite la Rouge. Me Mbaye Sène souligne aussi son incompréhension par rapport à l’attitude de la Chambre qui, selon lui, semble hostile à toute audition en appel. «Même si elle statue en droit, il demeure que la procédure d’appel est un second degré de juridiction et que le droit qui y est prononcé s’applique nécessairement à des faits. Cette attitude est d’autant plus incompréhensible que l’administration des Chambres africaines avait prévu l’audition de 25 témoins en appel.»
Concernant les raisons avancées par la Chambre d’appel sur le rejet de diffusion de deux vidéos, La traque d’un dictateur et Hissein Habré, une vie de combat, Me Sène révèle que le premier film contient «des passages très gênants pour l’accusation et qui mettent à nu les manœuvres perpétrées pour fomenter des poursuites insoutenables en droit». L’avocat rappelle à ce propos la posture de la Chambre d’instance : «Elle n’avait même pas daigné répondre à la demande de diffusion de La traque d’un dictateur que nous avions présentée», regrette Me Sène.
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