Le président de la Confédération africaine de football (Caf), Ahmad, a nié s’être rendu coupable de corruption et de harcèlement sexuel, auprès de Jeune Afrique. Il est accusé par l’ex-Secrétaire général de la Caf, l’Egyptien Amr Fahmy, récemment démis de ses fonctions.

La polémique enfle suite au licenciement du chef de l’administration (Secrétaire général) de la Confédération africaine de football (Caf), le 11 avril 2019. Quelques jours après la révocation de Amr Fahmy, la Caf a justifié cette décision par un laconique «fautes caractérisées», sans entrer dans les détails. L’Egyptien a aussitôt été remplacé par un Marocain, Mouad Hajji, qui avait été désigné «coordinateur général» de l’administration de cette institution basée en Egypte. Dans un premier temps, le départ de Amr Fahmy semblait être lié à sa santé, il est en effet apparu très affaibli, en marge du tirage au sort de la Can 2019, organisé au Caire.

De lourdes accusations
Mais, selon Reuters, Amr Fahmy paie le fait d’avoir envoyé un dossier à la Fédération internationale de football (Fifa), le 31 mars, contre son désormais ex-patron. D’après un document auquel l’agence de presse britannique a eu accès, Fahmy accuse notamment le président de la Caf de corruption et de harcèlement sexuel. Dans le détail, Ahmad aurait ordonné au Secrétariat général de verser 20 000 dollars à des présidents de fédérations africaines. Le Malgache aurait favorisé la signature d’un contrat moins avantageux pour la Caf, avec une entreprise française d’équipements sportifs, Tactical Steel. Il aurait fait acheter pour 400 000 dollars de voitures. Enfin, celui qui est également vice-président de la Fifa aurait harcelé sexuellement quatre employées de la Caf.

Ahmad contre-attaque
Joint par Jeune Afrique, Ahmad a rejeté en bloc toutes ces affirmations. Concernant l’acquisition de voitures, il rétorque : «Nous avons estimé que louer systématiquement des véhicules revenait très cher, d’où la décision d’en acquérir.» Au sujet du deal avec Tactical Steel, il assure : «Cela a été fait de manière transparente. Les sommes engagées par la Caf ont toutes été validées.» Il précise que l’entreprise française «allait porter plainte contre Fahmy». Sur l’Egyptien, le patron du foot africain lâche : «Nous avons des dossiers sur lui. C’est pour cela que nous avions décidé de ne pas le conserver. […] Amr Fahmy ne quitte pas la Caf après un accord à l’amiable, mais il s’agit bien d’une révocation. La décision avait été prise depuis plusieurs mois. Il avait connu des problèmes de santé. Et c’est pour cela que nous avions décidé d’attendre.» Il ajoute : «Fahmy avait fait pression sur des employées égyptiennes afin de leur faire dire qu’elles étaient harcelées, ce qu’elles ont refusé de faire.»

D’autres accusations
Jointe par Reuters, la Fifa a refusé de confirmer l’ouverture d’une enquête contre l’un des alliés de son président, le Suisse Gianni Infantino. L’Egyptien Amr Fahmy ne serait toutefois pas le premier à s’attaquer au président de la Caf. En février dernier, Musa Bility, ex-soutien de Ahmad, avait publié deux lettres assassines envers le successeur de Issa Hayatou, l’accusant surtout d’abus de pouvoir.
Avec Afriquefoot.rfi