Aliou Cissé avait proposé le report des deux matchs des éliminatoires de la Can 2023 de septembre prochain, pour permettre aux mondialistes de bien se préparer pour Qatar 2022. Du coup, avec l’intention de la Caf de décaler l’édition 2023 en janvier 2024, la proposition du sélectionneur des Lions prend tout son sens. Par Hyacinthe DIANDY –
L’idée de décaler la Can 2023 (juin-juillet) en janvier 2024 pour des raisons pluviométriques, est beaucoup agitée. Et justement, elle prend forme au fil des jours. En témoigne la dernière sortie du Secrétaire général de la Caf, qui confirme du bout des lèvres une telle possibilité.
«Nous envisageons en effet un report, cela fait partie des possibilités», a admis Veron Mosengo-Omba, interrogé par le quotidien français, Le Monde. Avant d’ajouter : «Nous avons demandé aux météorologues ivoiriens de nous faire un rapport sur l’historique des précipitations en Côte d’Ivoire en juin et juillet, mais également de nous faire part de leurs projections.»
Et justement, concernant les conditions météorologiques en Côte d’Ivoire, les dernières images notées lorsque des trombes d’eau se sont abattues sur la capitale économique la semaine dernière, ne sont guère rassurantes. Une forte pluie qui entraîné l’arrêt du derby entre le Stade d’Abidjan et l’Africa Sports après seulement 24 minutes de jeu au Stade Robert Champroux. En parallèle, des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant les principaux axes routiers d’Abidjan complètement inondés et inutilisables. Suffisant, à un an de la Can, pour la repousser en janvier 2024.
En tout cas, si une telle décision venait à être prise par l’instance dirigeante du foot africain, elle conforterait Aliou Cissé par rapport à sa proposition de décaler les 3e et 4e journées de septembre prochain, comptant pour la suite des éliminatoires de la Can 2023.
«La meilleure chose (pour) aider les cinq sélections (africaines) qui se sont qualifiées pour le Mondial, c’est d’arrêter les éliminatoires au mois de septembre et donner la possibilité aux pays de faire leur préparation», avait déclaré Cissé à la presse. Il préconise, à la place des éliminatoires de la Can, d’organiser des matchs amicaux pour les 5 équipes mondialistes. «Sinon on ne se préparera pas comme il se doit. C’est à la Caf d’agir. Je pense qu’on peut trouver une solution pour décaler les éliminatoires prévues en septembre», avait-il ajouté, après le match Rwanda-Sénégal (0-1), joué début juin au Stade Abdoulaye Wade et comptant pour la 2e journée des éliminatoires de «Côte d’Ivoire 2023».
Une «doléance» qui n’a pas laissé insensible le président de la Fédération sénégalaise de football.
«Je pense que par rapport à la préparation, c’est le calendrier international lui-même qui fixe les règles. Aujourd’hui, les équipes africaines n’ont pas pratiquement d’espace pour organiser les matchs. Pour une fenêtre de huit jours, nous aurons deux matchs d’éliminatoires de Can, il sera difficile voire impossible de jouer un autre match amical. C’est toute l’équation des équipes africaines qui se pose en novembre avec l’approche de la Coupe du monde», a déploré Me Augustin Senghor.
Me Senghor : «Les équipes africaines sont lésées»
Le patron du foot sénégalais d’ajouter : «Nous aurons, c’est sûr, un match maintenant au mois de septembre ; nous allons voir, on ne peut pas trop s’engager parce qu’aujourd’hui on est obligés d’utiliser ces matchs éliminatoires comme des matchs de préparation. Mais on sait aussi qu’on aura des adversaires qui ne seront pas ceux qu’on jouera à la Coupe du monde. C’est un vrai drame pour les équipes africaines. J’espère que les autorités qui gèrent le football en tiendront compte. Il faut dire aujourd’hui d’emblée qu’a la prochaine Coupe du monde, les équipes africaines sont lésées.»
Une inquiétude qui peut se comprendre si on sait que par rapport à sa préparation pour le Mondial 2022, le Sénégal est en retard sur ses adversaires, comme les Pays-Bas et l’Equateur.
En attendant la décision officielle de la Caf qui devrait intervenir lors de la 44e Assemblée générale ordinaire de la Caf, prévue le 10 août prochain à Arusha en Tanzanie, le mois de septembre pourrait être une bonne occasion pour la bande à Sadio Mané de faire une «remontada» avant le début du Mondial en novembre. Et justement concernant les sparring-partners, le président de la Fédé foot s’est prononcé lors de l’Ag ordinaire tenue dimanche dernier, à Thiès.
«Nous avons des contacts avec pas mal d’équipes européennes ou sud-américaines et même asiatiques. Parce que ce sont les équipes qu’on va affronter en poule. Depuis deux à trois mois, nous discutons avec l’Iran mais c’est difficile de trouver la fenêtre qui arrange tout le monde. Nous n’avons pas la latitude de jouer sur un continent et quelques jours après jouer sur un autre. Parce qu’il y a des problèmes de distance. Nous cherchons des matchs et après il faut pouvoir les caler. A ce stade il ne sert à rien de fixer des matchs si on n’a pas de dates. Après les prochaines réunions de la Caf, on sera édifiés et ça ira vite ensuite. S’il y a une possibilité, nous serons les premiers à sauter là-dessus et vous informer», a laissé entendre Me Senghor qui scrute à coup sûr la fenêtre de septembre si…
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