Les jeunes de Cambérène peuvent commencer à crier victoire avec l’aboutissement de leur lutte pour la délocalisation de l’émissaire de leur localité. Seydina Diop, coordonnateur  du Cide (Comité d’initiative pour la défense de l’environnement de Cambérène), annonce la reprise des travaux de délocalisation de l’émissaire dans un court délai.

Ce que réclament les jeunes de Cambérène depuis des années va se concrétiser sous peu de temps. Il s’agit de la délocalisation de l’émissaire de Cambérène qui est le réceptacle des eaux usées. Seydina Diop, coordonnateur  du Cide (Comité d’initiative pour la défense de l’environnement de Cambérène), donne l’information en soutenant que les travaux de délocalisation de l’émissaire vont être entamés dans un court délai. «D’après la dernière réunion du 22 juin dernier, les structures comme Onas, Senelec, Sen Eau se sont engagées pour libérer les emprises dans un délai de 30 jours. C’est une victoire pour les jeunes de Cambérène. Parce que les travaux, d’après ce qu’ils nous ont dit, vont durer 24 mois», a fait savoir hier Seydina Diop au cours d’un entretien.
La délocalisation de l’émissaire de Cambérène, qui est une longue histoire, constitue un ouf de soulagement avec surtout les problèmes de santé causés aux populations. «Quand on a eu à faire des analyses à l’Institut Pasteur, les résultats nous ont montré que c’est tellement nuisible. Il y a des cas de maladies très graves. D’après les analyses qu’on a faites, le virus qu’on n’avait pas trouvé c’est le vibrion cholérique. Sinon, tous les autres ont été trouvés. Ce qui a causé la tuberculose, il y a eu beaucoup de maladies graves. Cambérène a été victime d’autres maladies avant le coronavirus», indique Seydina Diop.
Revenant sur  la délocalisation de l’émissaire en question, Seydina Diop de rappeler que le projet de  l’agrandissement de cet émissaire n’avait pas rencontré l’adhésion des populations. «La délocalisation était un objectif comme tant d’autres. Parce qu’il y a aussi le projet de l’assainissement de Cambérène. Et en fait dans un premier temps, le projet d’agrandissement de l’émissaire en mer que les populations avaient refusé. C’était en 2010. Parce qu’on avait signé un protocole d’accord en 2000 avec l’Etat du Sénégal qui disait qu’en 2001, l’Etat sénégalais allait délocaliser l’émissaire. Ce qui n’était pas le cas. Et un bon jour, nous avons entendu que l’Etat du Sénégal a un projet d’agrandissement de l’émissaire en 1700 mètres. Ce que Cambérène a refusé», rappelle Seydina Diop qui souligne que cela avait abouti à l’annulation du projet de 14 milliards de francs Cfa que l’Union européenne avait promis de financer pour le compte du gouvernement du Sénégal du temps du règne du Président Wade aux fins d’agrandir cet émissaire.
S’exprimant sur  le  Brt (Bus rapid transfer) qui plonge la banlieue dans un gros chantier, Seydina Diop souligne que  les travaux vont se faire de façon simultanée à partir du rond-point Case-bi jusqu’à l’hôpital Dalal Diam. «Le Brt passe dans l’emprise d’un nouveau tracé de l’émissaire. Parce que la délocalisation va être faite. Et on a un tracé nouveau qui va de Case-Bi à l’hôpital Dalal Diam. Il paraît que c’est le même circuit que le Brt», tient à préciser celui qui est par ailleurs  président du Conseil d’administration du projet de développement communautaire Seydina Issa Laye  et responsable politique de Ldr Yesaal de Cambérène.