Amnesty international se désole des actes de torture que subissent des personnes accusées d’être des alliés de Boko Haram en Cameroun sans « aucune preuve ». Lors d’un point de presse hier, l’organisation de défense des droits humains a interpellé Yaoundé afin que des enquêtes soient ouvertes.
Par Silèye Mbodji
Amnesty international s’est penché sur la situation des personnes accusées de soutenir Boko Haram au Cameroun. Dans un rapport publié hier, cette organisation de défense des droits de l’Homme attire l’attention sur les tortures que subissent ces personnes accusées d’être des alliées de Boko Haram. Dans le document, on souligne qu’au «Cameroun des centaines de personnes accusées souvent sans preuve, de soutenir Boko Haram sont violement torturées par les forces de l’ordre et de sécurité». Dans le rapport, Amnesty international dénombre 101 cas de détention au secret, qui auraient eu lieu à Yaoundé entre 2013 et 2017 sur plus de 20 sites différents. Le directeur régional adjoint de l’organisation en Afrique de l’Ouest et du Centre, Stephen Cockburn informe qu’ils se sont «documentés sur plus de 100 cas, des personnes arrêtées et accusées sans éléments de preuve d’avoir soutenu Boko Haram ». « Ces personnes sont détenues au secret pendant des mois, elles ont été brutalement torturées. Elles ont été sauvagement battues, par exemple avec des câbles électriques. Elles ont été mises dans des conditions très douloureuses. Nous avons identifié 20 sites de détention où la torture a été commise surtout les bases militaires gérées par l’Armé camerounaise, ou encore sur les sites gérés par les agences de renseignement camerounaises», a-t-il expliqué. Poursuivant ses explications, M. Cockburn souligne que d’après leur recherche, c’est très probable que des officiers hauts gradés camerounais soient au courant de ce qui s’est passé. « Nous savons que leurs bureaux se trouvent juste à côté du même bâtiment qui abrite une salle de torture juste à cent mètres des cellules des détenus», révèle-t-il.
Face à cette situation, Amnesty international informe avoir saisi les autorités camerounaises pour leur faire part du contenu du rapport. Mais, l’organisation de défense des droits humains souligne qu’elle n’a pas obtenu de réponse et toutes les demandes d’entretien ont été rejetées. «Nous avons essayé de rencontrer les autorités camerounaises pendant tout le processus de recherche. En avril, nous avons écrit une lettre au président de la République (Paul Biya) en expliquant les conclusions dans les détails. Malheureusement ils n’ont jamais répondu à cette lettre. Nous nous sommes aussi rendus en mai à Yaoundé pour essayer de rencontrer le gouvernement camerounais afin de chercher des solutions, cette rencontre a été aussi refusée», regrette-t-il.
Stagiaire
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