C’est un rapport de la Cour des comptes du Cameroun qui a fuité ces dernières heures sur les réseaux sociaux. Ce document énumère pêle-mêle les dysfonctionnements et malversations dans la gestion des fonds dédiés à la lutte contre le Covid-19 au Cameroun. Il pourrait avoir des conséquences pour l’establishment politico-administratif de Yaoundé. Le rapport fait 32 pages et aligne des dénonciations à donner le tournis. Par exemple, alors que le gouvernement, à travers le ministère de la Recherche et de l’innovation, avait annoncé qu’il avait la capacité de produire localement cinq millions de comprimés de chloroquine et cinq millions autres d’azithromycine, le rapport a révélé que cette activité, budgétisée à un peu plus de 4 milliards de francs Cfa, a en réalité été exécutée par un fabricant indien.
Les comprimés ainsi fabriqués ont juste été conditionnés dès réception au Cameroun. Une démarche qui, conclut la Cour des comptes, était contraire aux prescriptions du président de la République.
S’agissant de l’aménagement des centres de mise en quarantaine, le rapport indique que des commandes et prestations fictives ont été enregistrées pour un montant équivalent à près de 134 millions de francs Cfa. Les critères de sélection des prestataires et les conditions d’attribution des marchés sont jugés opaques par les auditeurs. Toutes choses qui auraient conduit à la contractualisation de prestataires aux états de services douteux. Ce rapport d’étape qui est sur la table de Paul Biya depuis mars 2021 porte sur un montant global de 180 milliards de francs Cfa.
Rfi