Les fonds alloués pour la campagne agricole prochaine, restent très faibles par rapport à l’ambition de révolutionner l’agriculture sénégalaise, au point que rien ne soit nouveau sous nos cieux. Il faut noter que, même s’il y a une faible augmentation par rapport à la campagne précédente, il reste que la part du budget consacré à l’agriculture demeure faible (moins d’1% du Pib), or, pour arriver à lutter efficacement contre l’insécurité alimentaire de 65% de la population composée de ruraux, il faudra aller sensiblement plus loin autour de plus de 5% au moins du Pib.

Il est bon de lutter contre les déperditions et faire en sorte que les moyens destinés à l’agriculture parviennent aux vrais producteurs en innovant sur les démarches, mais il est plus important qu’on renforce la modernisation de l’agriculture et les surfaces arables pour une agriculture abondante et compétitive, tant au point de vue qualité qu’au niveau prix. Il nous faut agir sur nos avantages comparatifs comme le développement des cultures industrielles (l’arachide et le coton) et agir également sur le modèle de consommation pour qu’il soit introverti et non extraverti, l’économie n’a pas de couleur politique (offres, demandes, couts, marchés ), le souverainisme tant proclamé est politique, la notion de sécurité alimentaire est plus adaptée à notre environnement en agissant sur nos dotations naturelles factorielles, d’autant que sur ce plan, nos petits Etats sahéliens, situés dans une zone géographique où règne un climat soudano-sahélien peu favorable, sont interdépendants ; d’où la nécessité d’une synergie des actions à l’échelle sous-régionale principalement. La bonne allocation ou une allocation suffisante des ressources est en effet une mesure importante de politique économique, toutefois, non suffisante, pour révolutionner l’agriculture.
Kadialy Gassama,
Economiste
Rue Faidherbe X Pierre
Verger
Rufisque