Le gouvernement a officiellement collecté 112 mille 794 tonnes d’arachide, après 41 jours de campagne arachidière. La part des huiliers s’élève à 85 mille 732 tonnes, dont 69 mille tonnes pour la Sonacos.Par Khady SONKO

– Après 41 jours de campagne, la collecte totale est de 112 mille 794 tonnes d’arachide, contre 74 mille 835 tonnes l’année dernière, à la même date.
«Si on regarde les chiffres, on peut considérer que la campagne de commercialisation de cette année est mieux partie que celle de l’année dernière», a déclaré Moussa Baldé. Le ministre de l’Agri­culture et de l’équipement rural s’exprimait hier, à la 8ème édition du Gouverne­ment face à la presse. Cependant, M. Baldé signale un paramètre à prendre en compte. L’année dernière, les exportateurs chinois avaient commencé à acheter l’arachide, avant même qu’on autorise les exportations. «L’année dernière, les exportations n’ont été autorisées qu’à partir du 10 janvier 2021. Mais, les exportateurs étaient sur le terrain pour acheter. Et cela leur avait valu quelques problèmes, parce que quand ils stockent l’arachide et qu’ils ne savent pas quand est-ce qu’ils vont exporter, il y a des risques pour leur certificat phytosanitaire. Car l’arachide peut se détériorer», a expliqué le ministre de l’Agriculture.
A l’en croire, à ce jour, les huiliers ont collecté sur les 112 mille tonnes, 85 mille 732 tonnes dont 69 mille tonnes pour la Sonacos. «La Sonacos avait un bilan de 7 mille tonnes à la fin de la campagne de l’année dernière et cette année, après 41 jours de campagne, la Sonacos est déjà à 69 mille tonnes. Et compte tenu de ces résultats, je pense que la Sonacos peut dérouler sa campagne sans aucun problème, pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés», se réjouit Moussa Baldé.
Concernant les semences, il informe que les services de l’Etat sont à 27 mille 602 tonnes de semences collectées, dont 20 mille 204 de semences certifiées et 5 mille 858 tonnes de semences écrémées.
La production d’arachide du Sénégal est attendue à 1 million 677 mille 804 tonnes soit une baisse de 7%, si l’on compare à l’année dernière. Mais, si l’on compare aux cinq dernières années, le ministre assure que c’est une progression de 18%. Et si on enlève l’année dernière qui était une année exceptionnelle, on va se retrouver avec des productions de plus de 30% par rapport aux cinq dernières an­nées.
Pour le coton, la production est attendue à 22 055 tonnes, soit une hausse de 13% par rapport à l’année dernière, et 28% par rapport aux cinq dernières années. Avec la pastèque, c’est une hausse de plus de 57% qui est attendue par rapport aux cinq dernières années, alors que les prévisions sur la pomme de terre sont de plus de 13%.

Situation des intrants mis en place  : Les chiffres du gouvernement

Par Kh.SONKO – «Pour des prévisions de 35 tonnes d’arachide, nous avons mis en place 34 mille 234 tonnes. Concernant l’engrais Triple 15, c’est-à-dire celui qui concerne le maïs et le sorgho, nous avons mis en place 15 mille 366 tonnes, sur des prévisions d’environ 20 mille tonnes. Pour l’engrais 15-10-10 qui concerne le mil, sur des prévisions de 12 mille tonnes, nous avons mis en place 9 mille 932 tonnes et l’urée, sur des prévisions de 65 mille tonnes, nous avons mis en place 62 mille tonnes. Tandis que pour le Dap, sur des prévisions de 9 mille 500 tonnes, nous avons mis en place 7 mil­le 344 tonnes», a égrené hier Moussa Baldé, sur son bilan con­cernant les en­grais et in­trants.
A propos des céréales, la production est prévue pour atteindre 3 millions 535 mille 753 tonnes. Comparée à l’année dernière, qui était une année exceptionnelle selon le ministre de l’Agriculture, c’est moins de 3%. «Mais on compare par rapport aux cinq dernières années, c’est-à-dire de 2016 à 2020. C’est plus de 27% d’augmentation de production. Donc c’est une performance appréciable, que nous estimons à sa juste valeur», se réjouit-il.
La production du riz est estimée à 1 million 382 mille 120 tonnes, soit une progression de 2%. Et là, Moussa Baldé précise : «Non seulement au sud du pays, où la pluviométrie était normale, mais nous avons aussi cette année, subventionné l’engrais bio qui, pour 80%, était destiné aux zones pluvieuses. Ce qui a augmenté substantiellement le rendement. Et nous comptons maintenir la cadence pour atteindre nos objectifs d’autosuffisance en riz.»
La campagne de commercialisation est un moment important dans le pays. L’année dernière, les producteurs ont engrangé 216 milliards de F Cfa. «Parce qu’on a eu une collecte de 718 mille tonnes, avec un prix moyen à 300, voire 320 francs Cfa», souligne Moussa Baldé. Selon le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural, les exportateurs avaient, à eux seuls, introduit 150 milliards de F Cfa au Sénégal. Et la taxe sur l’exportation de l’arachide avait généré pour le Trésor public, 9 milliards de F Cfa.
ksonko@lequotidien.sn