C’est un Madické Niang très offensif qui a rencontré hier Me Mame Adama Guèye dans le cadre de la plateforme de sécurisation du processus électoral. Macky Sall et son régime ont été sa cible. «Je n’ai pas le droit de croiser les doigts sur les risques vers lesquels on veut amener ce pays. Il est grave et si important que tous se lèvent pour dire non à ce régime dictateur du Président Sall», cogne-t-il. Après avoir adhéré à l’initiative du leader de Senegaal bou bess, qui a renoncé à sa candidature, il estime que celle-ci «participe à l’éveil des consciences». «Le Président Macky Sall doit comprendre que la voie de la dignité n’est pas de vouloir coûte que coûte réaliser un coup de force. L’honneur et l’image du Sénégal doivent l’amener à accepter d’organiser des élections transparentes et laisser les Sénégalais décider librement», ajoute-t-il. L’ancien ministre sous Wade assure à Mame Adama Guèye que lui et ses hommes ne se laisseront pas faire. «Je serai à tes côtés pour partager toutes les batailles à mener pour que la démocratie ne soit pas piétinée par Macky Sall. Après tous les succès enregistrés par la démocratie sénégalaise, nous voilà sous l’empire d’un joug de dictature inacceptable», peste-t-il.
«Le pouvoir a tout fait pour tarir les sources du parrainage»
Le responsable libéral a par ailleurs souligné que le parrainage n’est qu’un «piège» pour l’opposition. «Macky Sall est sans pitié, il doit quitter ce pouvoir. Le pouvoir a tout fait pour tarir les sources du parrainage en récupérant les cartes d’identité de beaucoup de Sénégalais en leur promettant des financements. Certains se sont permis d’acheter le parrainage à 20, 30 et 50mille Cfa. C’est anticonstitutionnel et ils veulent en faire un vote avant la lettre», déplore Me Niang.
Parlant de son initiative, le président de Senegaal bou bess suggère à l’ensemble des partis politiques de saisir officiellement le ministre de l’Intérieur sur le fondement de l’article 48 pour demander l’accès au fichier électoral et voir sa réaction. Me Mame Adama Guèye annonce que le 17 novembre, toutes les parties prenantes enverront leurs plénipotentiaires pour que, «de manière inclusive et participative, cette plateforme soit le fruit d’une réflexion totalement consensuelle». M. Guèye a par ailleurs répondu à certains journalistes qui lui demandent s’il ne se considère pas comme le chef de l’opposition. Il dit : «Je n’ai jamais eu cette prétention-là.»
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