Faire en sorte que les transporteurs, qui s’activent sur le corridor routier Dakar-Bamako, puissent respecter la règlementation, non seulement en termes de transport, mais également en termes de sécurité pour tous les usagers de la route, est l’objectif de la campagne lancée par le Port de Dakar, l’Apix et les différents acteurs portuaires.Par Alioune Badara CISS (Correspondant)

– La Direction générale du Port autonome de Dakar (Pad), en partenariat avec les acteurs portuaires, sensibilise les transporteurs sur la sécurité routière, la charge à l’essieu, les accords bilatéraux sur le commerce, le transport et sur les réglementations nationales. Selon Idrissa Ndao de l’Agence pour la promotion des investissements et grands travaux (Apix), membre du secrétariat du comité de gestion des principaux corridors du Sénégal, cette campagne de sensibilisation a été menée sur le corridor Dakar-Bamako. «L’objectif est de sensibiliser et informer les acteurs sur les bonnes pratiques routières et recueillir leurs préoccupations en vue d’en tenir compte. On va discuter avec eux sur la sécurité routière, les accords bilatéraux avec le Mali et les différents engagements que le Sénégal a pris et que les transporteurs doivent respecter. On va parler sur la sécurisation du corridor Dakar-Bamako et voir les risques auxquels les acteurs et commerçants sont exposés le long du corridor Dakar-Bamako, et évoquer les bonnes pratiques portuaires qui sont aussi importantes pour les acteurs, parce que la marchandise quitte le port et on a besoin de ces bonnes pratiques pour maximiser le temps et les coûts auxquels les transporteurs font face», a renseigné Idrissa Diallo.

Pour bien mener cette campagne, un comité regroupant les acteurs publics et privés a été mis en place pour mener les discussions et voir comment trouver des solutions aussi bien du côté du Sénégal que du Mali.

Evoquant le règlement 14 relatif à la charge à l’essieu, Mor Ndiaye, représentant des transporteurs, souligne que «ce règlement est désuet. L’Etat n’a jusqu’ici pas mis en place une organisation de collecte de recettes récoltées au niveau des plateformes, que ce soit au niveau du Port, des cimenteries, des usines de phosphate, etc., qui doivent disposer de ponts bascule. Pour mettre fin à ces surcharges, l’Etat doit mettre en place des bourses de fret pour fixer un seul prix pour chaque chargement», a suggéré le porte-parole des transporteurs.
Le corridor en question concerne la Route nationale n°1 qui enregistre un important trafic, notamment les gros porteurs.

Abdourahmane Niang, président de la Commission transport et mobilité dans la commune de Diass, s’est félicité du travail abattu par les maires sur ce corridor ; en attestent les réalisations faites dans certaines communes. «Le maire de Sindia a aménagé un parking d’un hectare pour le stationnement des gros porteurs. Les communes le long de la Route nationale doivent aménager des espaces pour regrouper tous les routiers. Les camionneurs doivent pouvoir se reposer pour éviter les accidents de la route. Le ministère doit aider les mairies concernées et les chauffeurs à mettre en place des aires de repos aux normes sur tout le corridor du pays, car le règlement 14 de l’Uemoa prône la préservation des routes. Le pesage à l’essieu cause d’énormes problèmes aux transporteurs. Nous voulons des Forces de défenses et de sécurité sur cet axe car, il y a beaucoup d’arnaques sur les routes», a plaidé le porte-parole des communes concernées par le corridor.

Les associations consuméristes sont également associées à cette campagne. De leur côté, elles ont plaidé pour le respect de la charge à l’essieu pour éviter la dégradation des routes, mais aussi un contrôle strict des produits alimentaires transportés. Momath Cissé, vice-président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), qui s’est prononcé sur cette question, invite les corps de contrôle à jouer pleinement leur rôle de contrôle sur tout le corridor Dakar-Bamako.
abciss@lequotidien.sn