A quelques jours du début de la Can en Egypte, la menace plane sur les Aigles maliens : la Fifa, lasse de la crise qui mine la Fédération malienne de football, pourrait sévir et priver la sélection nationale de la Can 2019.

La dernière fois que le Mali a manqué une Can, c’était en 2006. La prochaine, c’est peut-être pour 2019. En tout cas, la pression est sur la Fédération malienne de football (Fémafoot). Le Mali, bien que brillamment qualifié sur le terrain (1er du groupe C avec 14 points, aucune défaite), est sous la menace d’une suspension.
Depuis mars 2017, la Fémafoot est suspendue par la Fifa en raison d’ingérence du pouvoir dans ses affaires. En décembre de la même année, cette dernière a décidé de placer la Fédération sous la tutelle d’un Comité de normalisation (Conor), avec notamment deux objectifs affichés : rédiger de nouveaux statuts au sein de la Fédération, et réorganiser les affaires courantes. Deux missions qui n’ont toujours pas abouti. Le championnat malien, par exemple, est toujours à l’arrêt depuis novembre 2017, bien que les tractations avancent pour sa reprise.
Véron Mosenga-Omba, directeur des associations membres de l’Afrique et des Caraïbes à la Fifa, était de passage à Bamako ce samedi 8 juin. Il y a notamment rencontré le Premier ministre malien, Boubou Cissé, et lui a transmis, au nom de la Fifa et de son président Gianni Infantino, un «message commun pour faciliter la sortie de crise dans laquelle se trouve le football malien depuis trop longtemps», selon ses mots partagés sur Twitter.
Mais la menace d’une suspension pour toutes les compétitions de la Fifa, dont la prochaine Can, plane réellement. «Gianni Infantino est clair : la Fifa a été et reste aux côtés du football malien qui a un potentiel incroyable, mais ce dernier court le risque d’une suspension au niveau de la Fifa (…) si l’Assemblée générale du 15 juin prochain est sabotée», annonce Véron Mosenga-Omba dans un tweet, avant d’ajouter que Infantino «ne permettra pas que deux ou cinq personnes prennent le football malien en otage». Des mots confirmés par Footmali et d’autres médias.
La date du 15 juin est donc attendue avec autant d’impatience que d’anxiété. Les joueurs de Mohamed Magassouba préparent leur Can sans avoir la certitude d’en être. Et justement, que se passera-t-il si la Fifa sanctionne la Fémafoot en empêchant les Aigles de participer à la compétition imminente ?
Le règlement de la Caf relatif à la Can, adopté en janvier 2017 (avant que le format ne passe de 16 à 24 nations), est formel. Au chapitre 27 «Forfait, retrait, refus de jouer, remplacement», si on suit l’article 68, le groupe E ne comptera pas quatre équipes mais trois : l’Angola, la Mauritanie et la Tunisie. Les deux nations qui finiront à la 1ère et 2ème se qualifieront pour les huitièmes de finale.

Un repêchage pour le Gabon ou le Burkina ?
Et si la Caf, face à la disqualification du Mali, décidait d’un repêchage : quelle nation en bénéficierait ? Les Panthères gabonaises pourraient récupérer cette place. A moins que la Caf ne décide d’accorder la place vacante à la meilleure des équipes pas qualifiées. A ce petit jeu, l’heureux élu serait le Burkina Faso.
Avec Rfi.fr