L’Egypte a été préférée à l’Afrique du Sud pour organiser la Can 2019. Déjà habituée à organiser de grandes compétitions sportives, le pays a de nombreux atouts en matière d’infrastructures. Seul bémol : la sécurité.

La Confédération africaine de football (Caf) a fait son choix. C’est finalement l’Egypte qui organisera la prochaine Can 2019. Le pays des Pharaons été choisi au détriment de l’Afrique du Sud qui faisait pourtant figure de favori. «Ce qui a fait la différence, c’est l’engagement du gouvernement. Comme vous le savez en Afrique, vous ne pouvez rien faire, les passeports, les visas, les transports, la sécurité, tout dépend du gouvernement. Si vous n’êtes pas sûr de l’engagement complet du gouvernement sur ces sujets, vous ne pouvez rien faire», a déclaré au micro de France 24 Ahmad Ahmad, président de la Caf. L’Egypte a déjà organisé à quatre reprises la Can (1959, 1974, 1986 et 2006). Mais le défi est aujourd’hui tout autre. Elle n’a que 158 jours avant le début de la compétition. Très prisée par les touristes, elle dispose de deux grands aéroports internationaux et d’un vaste parc hôtelier. Elle compte aussi plusieurs stades de grande capacité.
La menace d’attentats
Mais la véritable interrogation concerne la sécurité. Le pays va organiser pour la première fois une Can depuis la chute du Président Hosni Moubarak en 2011. L’Egypte est confrontée à une vague de violences depuis l’arrivée au pouvoir en 2013 de Abdel Fattah al-Sissi. Les attaques de groupes extrémistes ont tué des centaines de membres des forces de sécurité, mais aussi des civils au cours des dernières années, notamment de la minorité copte et des touristes. En novembre 2015, l’organisation Etat islamique avait fait exploser une bombe à bord d’un avion de ligne russe décollant du Sinaï, tuant 224 personnes. Il y a quelques semaines, le 28 décembre, trois vacanciers vietnamiens et leur guide égyptien ont aussi trouvé la mort dans un attentat à la bombe près des pyramides de Guizèh. Malgré la menace, les organisateurs se veulent rassurants. «Il y a de grands projets pour la sécurité. Je ne pense pas que nous aurons de problème», a insisté le président de la Fédération égyptienne, Hany Abo Rida.

La violence dans les stades
La violence à l’intérieur même des stades égyptiens est un autre sujet d’inquiétude. «La violence dans les stades sera contrôlé durant la Can, comme cela l’a été lors des matchs de la Ligue des champions qui ont eu lieu en Egypte. Aucun acte de violence n’a eu lieu dernièrement», tempère Tamer Ezz El Din. Même si des efforts sont mis sur la sécurité, est-ce que les spectateurs seront au rendez-vous ? Lors de la Can 2006, les rencontres de l’Equipe nationale avaient rassemblé de nombreux spectateurs, mais celles des autres sélections avaient été boudées par le public.
Les Pharaons pourront compter sur leur joueur vedette : Mohamed Salah. Véritable ambassadeur du pays, il a remporté pour la deuxième année consécutive le Ballon d’or africain. Il devrait être la grande attraction de la Can 2019.
Avec France24