Fernando Carro, le président du Bayer Leverkusen, actuel leader de Bundesliga, a manifesté son mécontentement face à la programmation de la Can 2023, prévue du 13 janvier au 11 février 2024. Cette compétition, organisée en pleine saison footballistique, pourrait priver le club allemand de plusieurs de ses talents africains.

Connu pour son flair dans le recrutement de joueurs africains, le Bayer Leverkusen pourrait se voir privé de cinq de ses joueurs-clés durant cette période cruciale. Parmi eux, Victor Boniface et Odilon Kossounou, représentant res­pectivement le Nigeria et la Côte d’Ivoire, ainsi que Edmond Tapsoba (Burkina Faso), Amine Adli (Maroc) et Nathan Tella, autre étoile montante, récemment appelé pour la première fois avec les Super Eagles du Nigeria.

Carro, réputé pour sa gestion stratégique du club, a exprimé clairement son intention de contester cette programmation, envisageant même d’intenter une action en justice pour empêcher ses joueurs de participer à la Can. «Il est inacceptable que la Coupe d’Afrique se déroule en plein milieu de la saison. Pour changer cela, j’entrerai en conflit avec la Fifa. Nous vérifions également s’il existe une possibilité légale de ne pas devoir libérer les joueurs», a-t-il menacé dans les colonnes du Kölner Stadt-Anzeiger.

Pas une première
Cette position de Leverkusen soulève une question cruciale dans le football moderne : le conflit d’intérêts entre les clubs et les sélections internationales. Alors que de nombreux clubs investissent massivement dans les talents africains, les périodes de compétitions continentales comme la Can peuvent perturber leur dynamique.

La décision de Leverkusen pourrait donc ouvrir un débat plus large sur la programmation des tournois internationaux et leur impact sur les clubs européens. Mais elle pose également la question de la liberté des joueurs de représenter leur pays sur la scène internationale, ce qui constitue pour beaucoup d’entre eux quelque chose de fondamental. Pour l’heure en tout cas, la Can a lieu sur des dates Fifa et les clubs qui seraient tentés de retenir leurs joueurs s’exposeraient à des sanctions de la part de l’instance internationale. En 2015, West Ham avait ainsi écopé d’une amende de 95 000 euros pour avoir aligné le Sénégalais, Diafra Sakho, soi-disant blessé, durant la Can.
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