Départ pour la Can : Dernier bain de foule des Lions à Lss

La dernière séance d’entraînement des Lions hier, au Stade Léopold Sédar Senghor, restera dans les annales. Envahi dès les premières heures de l’après-midi, «Senghor» aura été le témoin d’un «Tagato» entre Lions et supporters, à quelques heures de prendre la direction du Maroc pour la Can 2025.
Par Malick GAYE – Ce n’est pas un match officiel, mais on aurait pu s’y méprendre. Le Stade Léopold Sédar Senghor a vécu, cet après-midi, une effusion populaire rarissime pour une simple séance d’entraînement. Les supporters ont envahi les tribunes pour encourager les Lions lors de leur ultime répétition sur le sol sénégalais, avant le départ pour la Can 2025 au Maroc. Seules les places des officiels étaient vacantes.
Dès 15 heures, les abords du stade étaient noirs de monde. La police veille au grain en étant devant chaque porte du stade. Dakar a répondu présent comme rarement pour un événement non compétitif. A 17h 30, quand les joueurs ont foulé la pelouse, le «vieux Léopold», pourtant habitué aux grandes soirées, a tremblé sous le poids d’une affluence exceptionnelle. L’ambiance dans les tribunes était indescriptible. Dès l’échauffement, les chants ont fusé de toutes parts. Les associations de supporters, «Douzième Gaindé» en tête, avaient pris possession de la tribune en face des officiels. Tambours, trompettes, drapeaux vert-jaune-rouge, la pelouse semblait minuscule au milieu de cette marée humaine. Les gradins couverts débordaient de familles, d’enfants juchés sur les épaules de leurs parents, de femmes en boubou aux couleurs nationales. Même les tribunes latérales, habituellement plus calmes, étaient prises d’assaut, avec des groupes de jeunes qui scandaient les noms des joueurs un à un.
Quand le nom de Sadio Mané a été prononcé, le stade a littéralement explosé, comme lors d’un but en finale. Les «ola» ont tourné sans discontinuer, et les joueurs, visiblement touchés, ont multiplié les gestes vers le public : applaudissements, poings levés, cœur formé avec les mains. «Je n’ai jamais vu ça pour un entraînement, même pas en 2002», confiait un vieux supporter en tribune populaire. «C’est comme si on jouait déjà la finale.»
Les Forces de l’ordre, déployées en nombre, ont eu fort à faire pour canaliser cette ferveur. Sur le terrain, les Lions ont semblé galvanisés par cette communion. La séance, mélange d’exercices physiques et de travail tactique, s’est déroulée dans une atmosphère de match officiel. A la fin, les joueurs ont fait un tour d’honneur improvisé, saluant chaque tribune sous les acclamations.
Cette affluence record et cette ambiance de feu marquent le point de départ d’une campagne que tout le Sénégal veut historique. Demain, dernière séance à huis clos avant le vol pour Tanger. Mais ce soir, Dakar dort avec la certitude que ses Lions ne seront jamais seuls au Maroc : les tribunes de «Senghor» ont déjà donné le ton d’une Can qui s’annonce inoubliable.
C’est dit… C’est dit… C’est dit…
Idrissa Gana Guèye, milieu de terrain
«C’est une motivation supplémentaire de venir ici (Stade Léopold Sédar Senghor) et retrouver notre public. On n’a pas eu la chance de faire un match amical avant la Can, alors le coach a eu cette idée. C’est pour qu’on puisse montrer à tous ces nouveaux joueurs que tout le pPeuple sénégalais est derrière nous, qu’il compte sur nous et qu’il nous envoie en mission. Ça nous booste encore plus et nous donne envie de commencer la Can dès demain. On a un groupe bien équilibré avec des joueurs expérimentés, d’autres qui ont moins d’expérience, mais avec beaucoup d’insouciance… Ce ne sont pas les favoris qui gagnent la Can à chaque fois. On l’a vu lors de la dernière édition. A nous de tirer les bonnes leçons de cette Can et de rester concentrés du début à la fin.»
Lamine Camara, milieu de terrain
«C’est quelque chose qui nous motive. Ça montre qu’ils sont là pour nous pousser et nous motiver à aller chercher cette Can. Nous savons qu’ils seront partout avec nous. Nous ferons tout ce qu’il faut pour les rendre heureux.
C’est une motivation supplémentaire de voir tous ces supporters… Je n’ai pas de bons souvenirs de la dernière Can, car j’ai beaucoup pleuré. Mais je pense que ce sera différent cette année… On sait à quoi s’attendre au Maroc. On a une belle équipe, avec tout ce qu’il faut.»
mgaye@lequotidien.sn

