C’est pour réclamer de l’eau potable qui fait défaut au niveau de la cité balnéaire que les populations du Cap Skirring avaient voulu organiser une marche, suivie d’un point de presse ce samedi afin d’exprimer leur désarroi face à une telle situation. Un programme non autorisé par l’autorité sous-préfectorale de Cabrousse dans ce contexte de lutte contre la pandémie du Covid-19. Conséquences : à la place d’une marche pacifique, ce fut une ambiance tendue sur fond d’affrontements violents entre les Forces de l’ordre et des populations décidées à faire entendre leur voix. Et ce, avec à la clé 6 blessés dont trois évacués à l’hôpital régional de Ziguinchor.

Une mobilisation monstre des populations, une foule dispersée à coups de grenades lacrymogènes par les Forces de l’ordre, des pneus brûlés un peu partout, des jets de pierre, des masques jetés par terre, un entrepôt de paille parti totalement en fumée, des blessés graves, etc. C’est dire que la tension était bien vive et la colère des populations bien réelle ce samedi au niveau de la cité balnéaire. Une guérilla aux relents d’intifada occasionnée par l’engagement et la détermination des Capois qui vivent, disent-ils, un calvaire, d’exiger l’adduction d’eau potable au niveau de leur localité. Et pour ce faire, les populations entendaient user de leur droit pour exprimer leur désarroi et cri du cœur à travers une marche pacifique suivie d’un point de presse. Un projet non autorisé, contrecarré par les Forces de l’ordre et qui a dégénéré en un affrontement violent de plusieurs heures au niveau de la cité balnéaire.
Bilan : trois blessés du côté des gendarmes et trois blessés graves du côté des manifestants dont un jeune touché au pied par balle, selon les populations, et une dame blessée au niveau de l’œil. Et ce, en plus de deux véhicules de la gendarmerie endommagés. Ce qui avait de quoi doper la furie des Capois, déterminés à en découdre avec les Forces de l’ordre. Signe d’ailleurs de la détermination des populations à se faire entendre, elles ont obligé les Forces de l’ordre à battre en retraite jusqu’au niveau de la Brigade de gendarmerie. Il a fallu entre-temps l’arrivée de renforts du côté des gendarmes pour que le rapport de forces soit rétabli.

Du coup, plus d’une dizaine de jeunes manifestants seront par la suite arrêtés, puis libérés le dimanche. Des jeunes qui avaient auparavant promis, face à la presse, de durcir la lutte au niveau de la cité balnéaire, en menaçant de perturber dans les prochaines semaines les travaux d’extension de forages hôteliers et de provoquer l’arrêt de l’exploitation et de la  commercialisation de l’eau par l’usine La Casamançaise dans les prochaines heures si les exigences ne sont pas prises en charge par les autorités compétentes.