Le gouvernement capverdien reste déterminé à résoudre les problèmes liés aux immigrants, en particulier les retards dans la délivrance des permis de séjour, et propose l’organisation d’un grand forum à la mi-avril, impliquant tous les secteurs et partenaires, dans le but de débattre et d’examiner de plus près la situation actuelle des migrations, ainsi que de définir les priorités pour les années à venir dans ce domaine. Selon José Viana, président de la Plateforme des communautés africaines (Pca), c’est l’assurance que lui a donnée Ulisses Correia Silva, Premier ministre du Cap-Vert, lors d’une réunion de présentation de ses vœux habituels pour la nouvelle année.Par Arlinda NEVES (Correspondante particulière)

– Lors de la cérémonie de présentation de vœux de Nouvel an du Premier-ministre cette semaine, José Viana, président de la Plateforme des communautés africaines (Pca), et son équipe ont remercié le chef du gouvernement capverdien pour tous ses efforts visant à créer des politiques en faveur de la bonne intégration des immigrés africains dans l’archipel. M. Viana, qui a également voulu insister sur sa sensibilité à la question de l’immigration africaine dans l’archipel, a profité de la réunion pour lui énumérer un certain nombre de projets en cours, ainsi que des situations en suspens, notamment celles d’un grand nombre d’immigrés dont des dizaines de Sénégalais qui, après plus d’un an, n’ont toujours pas reçu leur permis de séjour, dans le cadre du processus de régularisation exceptionnel réalisé en 2022. «Nous avons été bien reçus par Son Excellence le Premier ministre, à qui nous avons présenté nos vœux pour la nouvelle année. Nous lui avons également exposé une série de situations qui affectent encore les immigrés, à savoir le retard dans la délivrance des permis de séjour. Il nous a écoutés très attentivement et, à la fin de la réunion, il nous a donné l’assurance que le gouvernement, par le biais de ses propres institutions, régularisera ces questions en suspens le plus rapidement possible», a déclaré José Viana.
Il s’est dit optimiste à l’issue de la rencontre. D’après lui, le chef du gouvernement capverdien a montré la nécessité d’organiser un grand forum, prévu pour la mi-avril, impliquant tous les secteurs et partenaires, afin de discuter de la gestion et de la situation actuelle de l’immigration dans l’archipel, d’identifier les éventuels inconvénients et d’élaborer des stratégies concrètes dans le cadre du plan d’actions pour l’immigration à l’horizon 2023-2025.
José Viana s’est félicité ainsi que la réunion avec Ulisses Correia Silva ait eu un effet immédiat. Il a expliqué que le Premier ministre a contacté le ministre de la Famille et de l’inclusion sociale, Fernando Elísio Freire, qui est en charge du secteur de la migration et coordonne la Haute autorité de la migration (Aai), pour discuter de ces questions. «Nous avons été contents car, immédiatement après la réunion, la Pca a reçu un appel de l’Aai, disant qu’elle était consciente de la situation et qu’elle faisait les efforts nécessaires pour la résoudre le plus rapidement possible», a-t-il avancé, ajoutant qu’il attendait pour l’instant une réponse des autorités capverdiennes.
L’année dernière, le gouvernement du Cap-Vert a ouvert des délégations de l’Aai dans les îles où il y a une plus grande présence d’immigrants, à savoir à Santiago (Praia et Assomada), São Vicente (Mindelo), Sal et Boavista, précisément pour faciliter l’accès des immigrants aux services de l’Administration publique cap-verdienne, notamment en les aidant dans le processus d’acquisition de leur permis de séjour. Ces centres ont également mis en place des services de traduction en cinq langues (les plus parlées dans ces communautés, à savoir le wolof (Sénégal), le créole bissau-guinéen, le mandarin (Chine), l’anglais et le français).