L’Afrique peut être le continent du 21e siècle, et cela dépend avant tout de son secteur privé. Tels ont été les propos de Olavo Correia, Vice-premier ministre et ministre des Finances, du développement des entreprises et de l’économie numérique du Cap-Vert, à l’occasion de la 26e édition de la Foire internationale des affaires du Cap-Vert (Fic), qui se tient à Praia jusqu’à samedi et à laquelle n’assistent pas les entrepreneurs africains, a adressé son message au continent. Il a assuré que l’Afrique offre plein d’opportunités d’investissement dans les métaux verts qui peuvent stimuler la croissance du marché mondial des technologies d’énergie renouvelable propre, où les pays peuvent créer des emplois, stimuler la croissance économique et réduire leur dépendance à l’égard des carburants fossiles. Mais a-t-il remarqué que «ces opportunités ne sont pas saisies» par le secteur privé.

­­­Par Arlinda NEVES (Correspondance particulière) – La plus grande foire commerciale du Cap-Vert a démarré à Praia avec 110 entreprises nationales exposantes, ainsi que des sociétés portugaises, françaises, brésiliennes et américaines. Mais, il y a surtout l’absence du secteur commercial d’autres pays africains. Le discours formulé par Olavo Correia, lors de la cérémonie d’ouverture de la Foire internationle de Praia (Fic) ce mercredi, semble aller dans ce sens. Olavo Correia s’est adressé à ses compatriotes en soulignant que «l’Afrique ne peut pas être ignorée par les investisseurs». Il a cité les secteurs financiers et industriels, des industries créatives, de l’économie numérique, de l’économie bleue, de la santé et de la logistique et de la distribution, comme étant importants pour transformer le continent en un marché potentiel de premier plan et au-delà, avec un potentiel également dans le domaine de l’agriculture et des sources d’énergie renouvelable. «L’Afrique est un continent qui offre de solides opportunités d’investissement dans les métaux verts qui pourraient et peuvent stimuler la croissance du marché mondial des technologies d’énergie renouvelable propre, où les pays peuvent créer des emplois, stimuler la croissance économique et réduire leur dépendance à l’égard des combustibles fossiles», dit-il. En plus, «c’est un continent d’opportunités qui attendent d’être saisies. Je peux citer ici, par exemple, l’analyse de Moody’s sur les taux de défaillance des infrastructures mondiales, qui montre que le continent africain est bien mieux noté que, par exemple, l’Asie ou même l(Amérique latine», a-t-il fait savoir. Il poursuit ses explications : «Le montant des dépenses de consommation est estimé à 2, 5 milliards de dollars d’ici 2030 sur le continent africain. La Zone de libre-échange continentale africaine, la plus grande au monde en termes de nombre de pays, est estimée à un marché de 3, 5 milliards de dollars. Avec une population d’1, 3 milliard d’habitants dont 600 millions de jeunes, une urbanisation rapide et des revenus de la classe moyenne en hausse, l’Afrique est la principale frontière pour les marchés émergents.» Pour ces raisons, «l’Afrique peut être le continent du 21ème siècle, cela dépend de nous tous, de chacun d’entre nous, et cela dépend surtout du secteur privé africain», a-t-il remarqué.

Dans ce sens, Olavo Correia a également insisté sur la nécessité de continuer à soutenir le secteur privé pour qu’il puisse créer des emplois qualifiés et bien rémunérés dans la région. A cet égard, il a déclaré que les pays africains espéraient pouvoir compter sur le soutien des banques multilatérales d’investissement, qui peuvent fournir des garanties de crédit et agir en tant que «facilitateurs et intermédiaires honnêtes pour l’investissement sur le continent».
Il convient également de noter que l’absence d’entreprises africaines à la foire a été justifiée lors d’une conférence de presse, quelques jours avant l’événement, par Angélica Fortes, l’administratrice de la Fic. Elle a déclaré qu’il s’agissait «d’une question de stratégie, car elles [les entreprises] préfèrent être présentes dans des foires sectorielles». Pour sa part, Marcos Rodrigues, président de la Chambre de commerce des Iles sous-le-vent, s’est dit optimiste quant à la volonté de l’archipel de se rapprocher des entreprises africaines, mais il a ajouté que les difficultés de présence dans les foires internationales n’étaient pas un problème exclusif au Cap-Vert, mais qu’elles touchaient également les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de la Communauté des pays de langue portugaise (Cplp).

La Fic se déroulera demain sous le thème «Transformer les difficultés en défis» et comprendra également des conférences, des présentations techniques, des débats et des visites d’entreprises ouvertes au public.