Ousmane Sonko a invité les Saint-louisiens à refuser «d’être les otages d’une dynastie ou d’une famille». Le chef de file de la coalition Yewwi askan wi a demandé aux populations de faire la remontada pour accompagner «le vent de changement qui souffle au Sénégal».Par Cheikh NDIONGUE (Correspondant) –

En caravane à Saint-Louis dans le cadre de la campagne électorale, Ousmane Sonko, entouré des leaders comme le maire de Dakar, Barthélemy Dias, Cheikh Tidiane Dièye, Aïda Mbodj, Khalifa Sall et Abba Mbaye, tête de liste départementale à Saint-Louis, a fait le tour de la ville pour communier avec ses partisans et délivrer son message. Le leader de Pastef, qui a eu du mal à se frayer un passage avec son cortège pris d’assaut par des milliers de jeunes déchaînés, a profité de l’occasion pour courtiser les Saint-louisiens en leur demandant de suivre la voie tracée par d’autres localités du Sénégal.
Selon Ousmane Sonko, «il y a un vent de changement qui souffle sur le Sénégal et à part Dieu, personne ne peut l’arrêter. Macky Sall est trop petit pour l’arrêter», a-t-il lancé devant la foule surexcitée avant de souligner que ce vent de chargement est accompagné par certaines villes comme Guédiawaye, Keur Massar, Rufisque, Kaolack, Mbacké, Oussouye, Ziguinchor et autres. Ousmane Sonko a ainsi demandé  aux populations de suivre l’exemple de ces villes en se rattrapant aux Législatives. «Vous, mes parents de Saint-Louis, vous avez le devoir de faire la remontada. Saint-Louis  est la ville qui a produit les premiers intellectuels, les premières écoles et les premières grandes écoles coraniques. Nous avons connu les Saint-louisiens pour leur courage et leur détermination mais aussi pour leur dignité. Saint-Louis ne doit pas accepter d’être l’otage d’une dynastie ou d’une famille. Ils pensent que c’est une affaire de famille et à chaque élection, ils débarquent avec des milliards dont vous connaissez l’origine parce qu’avant, ils n’avaient pas tout ça, ils n’avaient pas les moyens d’acheter les terrains et les maisons de Saint-Louis», a martelé le chef de file de Yewwi askan wi qui, dans la foulée, a soutenu n’avoir aucun doute quant à  la victoire de leur coalition à  Saint-Louis où, de son avis, Abba Mbaye qu’il a présenté comme un petit Poucet, faisait face à des dinosaures.
Pour Sonko la donne a maintenant changé dans la mesure où si l’on fait le rapport entre les voix de Benno bokk yaakaar et celles de Yewwi askan wi lors des Locales, il y avait juste une différence d’environ 8000 voix, une différence qui, pour lui, peut fondre si la coalition a l’apport de la coalition Wallu et du professeur Mary Teuw Niane dont le soutien est acquis et que ses 10 mille voix seront reversées à Yewwi.
Sonko a évoqué les problèmes de la brèche, de l’agriculture, de la pêche et surtout de l’avancée de la mer. Il en a profité pour charger, sans le nommer, le Président Macky Sall qui, selon lui, «passe tout son temps à donner des coups et ne pardonne rien à ses adversaires politiques». Ousmane Sonko a dans la même dynamique évoqué la fermeture des universités, une décision prise, de son avis, par le pouvoir pour empêcher les étudiants de voter dans la mesure où la plupart d’entre eux sont inscrits dans les villes où ils étudient. Pour contourner ce piège, il a demandé aux étudiants de rester tous dans les villes où ils étudient, de voter et ensuite sécuriser leur vote. «Ça en vaut la chandelle car il s’agit de tourner définitivement la page Macky Sall et cela nécessite des sacrifices.»
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