La compagnie aérienne de Dubaï permet au visiteur de voir de Dubaï un aspect qui n’est pas toujours connu et qui est souvent oublié quand on est ébloui par des immeubles qui sont parmi les plus imposants au monde, ou par des centres commerciaux qui rivalisent avec les plus chics des plus grands pays développés. Une visite dans le désert, pour récréer l’ancienne vie des Bédouins, permet de comprendre que même quand ils ont la tête qui frôle les nuages, les Emiratis n’ont jamais oublié le sable qui a forgé leur particularité.

Quand le visiteur de passage voit la ville de Dubaï, ses gratte-ciels, ses terres artificielles arrachées à la mer, son Burj Dubaï, le plus haut gratte-ciel du monde, aux pieds duquel baigne un étang artificiel dont les touristes se régalent des mouvements tous les soirs, il a parfois tendance à oublier qu’elle est sortie d’un désert. Mais les Emiratis, eux, n’oublient pas, et même si le béton et le bitume prennent chaque jour plus d’espace, modifiant à chaque instant un peu plus le mode de vie ancestral des Bédouins du désert enrichis par le commerce et les hydrocarbures.
Ainsi, pour ses passagers fortunés ou tout simplement avides de sensations fortes, la compagnie aérienne dubaïote, Emirates, s’est fait réserver un coin de désert à une cinquantaine de kilomètres de la grande agglomération du Golfe arabo-persique. Plus de 50 mille ha de sable et de dunes pour assurer un dépaysement garanti au touriste qui voudrait voir autre chose que les voies rectilignes et les immeubles futuristes de Palm Dubaï ou de Deria, et qui ne voudrait pas courir les «mall» qui n’ont rien à envier aux plus grands centres commerciaux des grandes villes américaines.
Il est vrai que le passage dans le désert ne pourra pas en un laps de temps offrir au visiteur le même mode de vie que celui des Bédouins d’il y a deux siècles passés, mais il faut dire que le touriste, occidental en particulier, ne demande quasiment jamais un dépaysement total. Le minimum est que le visiteur pourra faire un tour à dos de chameau. Et si l’on n’a jamais vraiment auparavant approché un dromadaire, rien que cela vaut la découverte. Quand on pense s’être bien calé sur le dos de la bête, si elle se soulève alors que l’on s’était laissé aller à un insouciant confort, on pourrait très facilement se retrouver la tête dans le sable après un joli vol plané.
D’autres personnes par contre ne se font pas à l’idée que l’animal qu’elles voient se faire gentiment dompter dans les films ou les livres se trouve bien à leurs pieds, et leur offre son gros dos rebondi pour y monter, et renoncent sans vergogne à tenter l’expérience.
Celles-là auront eu le loisir de contempler une chasse au faucon dans le désert. Bien sûr, pour distraire le touriste occidental ou africain, les choses ne se déroulent pas nécessairement comme elles l’auraient été si l’on se trouvait dans un environnement sauvage. Il faut dire que maintenant la chasse au faucon est l’apanage de riches Emirs des pays du Golfe. D’ailleurs, le guide qui expliquait les principes de la chasse au faucon ne s’est pas privé de lâcher que l’animal qu’il tenait en main, aveuglé par des œillères spéciales qui ne lui sont ôtées qu’au dernier moment, valait au bas mot 5 mille dollars, soit l’équivalent d’environ 3,5 millions de Cfa. Pas étonnant que l’on soit aux petits soins avec lui.
Mais ce n’est pas le seul animal soigné à Dubaï, si l’on considère, comme le disait Faisal Khan, le guide d’Arabian adventures qui convoyait le jeudi 22 février le groupe de Sénégalais en provenance de différents médias et supports, invités par la compagnie Emirates, qu’il y a dans la ville la plus cosmopolite des Emirats une clinique spécialisée dans le soin et le traitement des chameaux. Si ces animaux ne courent plus les rues des villes des Emirats, ils sont toujours prisés. Même si l’Emir de Dubaï possède un haras des plus célèbres en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique, son cheptel de chameaux serait lui aussi assez impressionnant. D’ailleurs, les courses de chameaux de Dubaï sont bien courues et les amateurs, au niveau du monde entier, connaissent bien le «camélodrome» de la ville.
Mais dans le désert, Arabian adventures, ce tour operator appartenant à 100% à la compagnie Emirates, offre à ses clients d’autres émotions fortes. Les cœurs bien accrochés peuvent prendre part à un rallye digne de l’ancêtre Paris-Dakar. Pendant près d’une heure, on peut se faire secouer en escaladant et en dévalant les montagnes des dunes.
Cependant, Emirates a veillé à ce que la part de désert qui lui a été octroyée ne soit pas qu’une succession de vagues de sable léchées par le vent du désert. En plus d’y avoir planté de milliers d’arbres pour y favoriser un microclimat susceptible de créer un oasis, la compagnie a permis d’y implanter des centaines d’oryx blancs, cette gazelle typique du désert arabique, dont le pays a fait son symbole. Mais il y a aussi des milliers d’antilopes que l’on peut, le long du parcours, apercevoir en train de paître paisiblement, comme aussi les oryx. Toutefois, assure le guide Faisal Khan, nous ne serions pas dans le désert si l’on n’y trouvait pas de scorpions et «parmi les plus venimeux au monde», assure-t-il. Si ce sont là quelques animaux notables, ce ne sont pas les seuls et ceux qui ont de la chance peuvent en apercevoir d’autres en passant.
Arabian adventures installe de temps en temps, en différents endroits du désert, du fourrage pour nourrir les antilopes et les oryx. «Nous ne voulons pas le faire régulièrement, car les animaux doivent garder leur instinct de se chercher de la nourriture, mais nous veillons aussi en certaines périodes que les animaux ne souffrent pas de pénurie», assure le guide.
Mais une immersion, même passagère, dans la culture arabe ne serait pas totale sans un repas dans le désert, agrémentée par une danseuse du ventre, au son des flutes et de musique arabe. Cela aussi, la filiale d’Emirates l’a prévu. Même si, comme tout le monde l’explique aux nombreux touristes, «la danse du ventre n’est pas dans la tradition des pays du Golfe. C’est plus l’Egypte et le Liban qui sont connus pour ce genre de loisirs. D’ailleurs, la danseuse du jour, bien qu’établie à Dubaï, est plus d’origine brésilienne, même si elle a été apprendre à danser au Liban». Ce qui n’empêche pas d’apprécier les déhanchements de la dame en tenue plus que légère. Le tout, à quelques centaines de kilomètres de l’Arabie Saoudite, fief des gardiens de la vertu islamique à la sauce wahhabite, secte à laquelle appartiennent également les souverains dirigeants des Emirats Arabes Unis.
Mais il faut croire que le commerce, le tourisme et les affaires ont leurs raisons que la religion ne connaît pas et ne maîtrise pas toujours.
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