En Casamance, l’accès à l’état civil dans les anciennes zones de conflit du Mfdc demeure un sérieux problème, plongeant certains enfants dans une situation d’apatridie. Par Khady SONKO –

Des acteurs de la paix de­mandent au chef de l’Etat de prendre une mesure spéciale afin de permettre aux populations des zones de conflit du Mfdc d’obtenir des extraits de naissance pour leurs enfants. Dans ces zones, ceux qui avaient fui le conflit et qui ont accepté de regagner leur village éprouvent des difficultés relatives à l’état civil.

Leurs enfants sont dans une situation d’apatridie. Selon Henry Ndécky, l’état civil est un réel problème pour les enfants de ceux qui avaient fui le conflit en Casamance dans l’ensemble des trois départements de la région.

Le coordonnateur de la Coscpac souhaite une mesure spéciale pour permettre aux zones comme Diakaye, entre autres, de retrouver leurs droits, de retrouver leur état civil, afin de pouvoir être des Sénégalais à part entière. «Cela est important. La paix sans un état civil, on va créer encore d’autres problèmes. C’est un appel lancé pour la population du Sud, pour leur permettre d’être des Sénégalais à part entière», insista M. Ndécky au panel sur la paix en Casamance organisé par l’Association des professionnels de l’information et de la communication (Apic) Ziguinchor, en partenariat avec le Catolic Relief service (Crs) qui met en œuvre le projet Usaid Ali wili II.

L’ancien Proviseur du lycée Djignabo, Nouha Cissé, a également plaidé cette mesure spéciale au profit de la couche la plus innocente, les enfants et les jeunes qui, il faut le dire, sont des apatrides. «On pense à les sortir de leur situation d’apatridie pour en faire des citoyens à part entière. Ils sont comme du vent, sans aucune attache à une quelconque patrie, à un quelconque pays. Si cela n’est pas réglé, c’est différer la reprise de conflit», estime Nouha Cissé. «Cela fait partie du prix à payer pour la paix en Casamance. Il faut donner des extraits de naissance en sortant du circuit normal», a soutenu en écho, Sény Badji, chargé de la communication à l’Initiative pour la réunification des ailes politiques et armées (Irapa) du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc).
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