Le Puma a officiellement lancé, samedi, la phase-pilote (2024-2025) du Projet d’accompagnement des déplacés de retour en Casamance. Ledit projet est financé à hauteur de 4 milliards 698 millions de francs Cfa pour le relogement des déplacés, la construction et l’équipement d’écoles, de postes de santé, de pistes de production, l’adduction en eau potable, l’installation d’antenne Vsat…Par Khady SONKO –

La phase-pilote du Projet d’ac­com­pa­gnement des dé­placés de retour en Casamance (Padc) a été officiellement lancée samedi par la ministre de la Famille et des solidarités. Ce projet, exécuté par le Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma), sur la période 2024-2025, est estimé à plus de 4 milliards 698 millions francs Cfa, pour accompagner le retour des personnes déplacées par le conflit armé dans leurs villages d’origine. «Ce projet vise essentiellement à faciliter la réinstallation de nos compatriotes ressortissants de la Casamance qui ont été contraints par le conflit armé à quitter leur terre, leur maison, et souvent une partie d’eux-mêmes pour préserver leurs familles», a expliqué Maïmouna Dièye, au lancement du projet.

Le Padc vise également à contribuer à l’atteinte des objectifs stratégiques déclinés dans le Plan Diomaye pour la Casamance. Il s’inscrit dans la rubrique Action humanitaire et de secours du Puma. «La finalité est, manifestement, la restauration voire le renforcement de l’équité sociale et territoriale favorisant le sentiment d’appartenance à une même Nation et à entretenir la flamme de l’unité et de la cohésion nationale», a ajouté Maïmouna Dièye.

Le Padc s’inscrit dans la continuité et la consolidation des actions du Puma, initiées entre 2017 et 2023, pour accompagner la réinstallation des familles déplacées, des localités de Bissine, Mah­mouda, Effock, Santhiaba Man­jaque, Djirack et Youtou dans la région de Ziguinchor et celles de 23 villages des communes de Djibanar, de Kaour, de Yarang balante et de Simbandi balante dans la région de Sédhiou.

Pour l’année 2025, le projet cible un total de 992 ménages des régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. «Ils seront dotés de matériaux de construction, de latrines, d’équi­pements d’allègement de travaux et d’aménagement de périmètres maraîchers et agricoles pour le développement d’activités génératrices de revenus, no­tamment à travers l’agriculture et des activités connexes», a détaillé la ministre en charge des Solidarités.

«Le projet vise à contribuer au relogement des populations déplacées de retour par la fourniture de matériaux de construction d’habitats permanents, l’accès à des soins de santé de qualité, à l’eau potable, à la scolarisation, à la pratique de cultures vivrières et à l’écoulement de leurs produits, à l’accès aux services numériques et téléphoniques ainsi que le désenclavement, à travers la construction de pistes», a développé Mme Dièye.

Le Padc résulte du Plan Diomaye pour la Casamance, adopté en Conseil interministériel le 8 octobre 2024, pour un coût global de 53 milliards 629 millions 248 mille 187 F Cfa.

«La composante réinstallation des personnes déplacées est d’un coût global à 4 milliards 698 millions de francs Cfa. Nous comptons la dérouler avec des partenaires comme, entre autres, l’Anrac, le Comité régional de pilotage qui regroupe l’ensemble des administrations territoriales des régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, les Ong, les communes concernées, bref, l’ensemble des acteurs territoriaux», a précisé la Coor­dinatrice nationale du Puma, Dr Ndèye Marième Samb. «On a 4233 ménages déplacés concernés par cette action dans la région de Ziguinchor, 1073 déplacés à Sédhiou, 754 déplacés à Kolda, soit 60 mille ménages déplacés dans la Casamance qui vont être concernés par ce Padc», souligne Ndèye Marième Samb.

«Au dernier trimestre de l’année 2024, 133 ménages déplacés de retour ont bénéficié du matériel pour la reconstruction et la réalisation de latrines. Nous avons aussi procédé à une dotation d’ambulances pour faciliter l’évacuation des malades des zones très enclavées», a indiqué la coordonnatrice du Puma.
Pour 2025, son programme va construire 4 postes de santé, cinq écoles, doter des équipements scolaires et accompagner le recrutement d’enseignants, l’adduction d’eau, la reconstruction de moyens de subsistance à travers la promotion d’activités économiques, entre autres.

L’enclavement reste un défi important pour évacuer les productions, mais aussi pour faciliter l’accès aux services sociaux de base. «Nous avons tout un volet qui sera consacré à cette action dans le cadre de notre projet, notamment avec la construction de 50 km de pistes …», a indiqué la Coor­dinatrice nationale du Puma, Dr Ndèye Marième Samb.

Le volet numérique est également prévu dans le Padc, avec une composante pour le désenclavement numérique et téléphonique.

Réception de matériels de construction et d’ambulances
Pour 2025, il est prévu 528 millions pour les infrastructures sociales de base, 420 millions pour l’éducation, 608 millions pour l’eau, 400 millions pour la reconstruction des moyens de subsistance, 2 mil­liards pour les pistes de désenclavement, 117 millions pour le désenclavement numérique, etc.
Lamine Coly, chef de village de Kouram, qui a parlé au nom des villages impactés, a insisté sur l’importance de faciliter davantage l’accès à l’état civil, l’accès à l’eau potable, au matériel agricole, des pistes de production.

Le lancement officiel du Padc a servi de cadre pour réceptionner des matériaux de construction d’habitats pour 133 ménages déplacés de retour de la région de Ziguinchor et à la remise de trois ambulances médicalisées dont une pour l’hôpital de la Paix de Ziguin­chor, une pour la commune de Djibidione et une autre pour la commune de Diaobé Kaben­dou.
ksonko@lequotidien.sn